Bâtir

Pose de la première pierre de la synagogue de Villeurbanne, 1984

Depuis 1905, la construction des nouveaux lieux de culte, ainsi que leurs frais d’entretien et de fonctionnement sont de l’entière responsabilité des organisations religieuses. Contraintes aux mêmes règles que pour les autres bâtiments, les associations cultuelles doivent disposer d’un terrain et d’un permis de construire. Cependant, la dimension symbolique de ces édifices, qui rend visible la présence d’une communauté religieuse, cristallise parfois d’autres enjeux politiques ou sociaux. Il n’est pas rare que les riverains cherchent à s’opposer à ce type de projets ou que des municipalités freinent leur réalisation. La construction de la Grande Mosquée de Lyon, par exemple, a exigé près de quinze ans de gestation et de batailles juridiques.

Les églises catholiques les plus anciennes appartiennent au patrimoine public de la commune de Villeurbanne. Il n’en est pas de même pour les édifices les plus récents, dont certains, plus ou peu utilisées, peuvent être vendus par le diocèse de Lyon et démolis. C’est le cas des églises du Cœur Immaculé de Marie (rue Richelieu) et de Notre-Dame de l’Espérance (rue Francis-de-Pressensé).

En terre d’immigration, l’architecture religieuse et ses symboles (minarets, pagodes, statues…) s’adaptent au contexte géographique et économique local : ainsi nombre de lieux de culte associés à des groupes de migrants se fondent dans le paysage en s’installant d’abord dans des locaux temporaires. Il peut s’écouler un temps assez long avant que le groupe ne réussisse à réunir les ressources nécessaires pour aménager un lieu de culte plus adéquat et d’usage exclusif.

Autre exemple, l’adaptation aux fonctions nouvelles. Ainsi par exemple, la mosquée adopte souvent la forme d’un centre communautaire. Outre des espaces dédiés à la prière, on y retrouve fréquemment des salles de classe pour l’enseignement aux adultes et aux enfants, une bibliothèque, des espaces consacrés aux activités communautaires et de loisirs… Ce type de mosquée polyfonctionnelle n’a pas lieu d’exister dans les pays musulmans, où les fonctions sociales et culturelles sont prises en charge par d’autres institutions (écoles, organismes de loisirs, etc.).