Scander

Fête de Noël à l'église catholique de la Nativité © Fabien Collini

Navaratri et Divali pour les hindous, Asala et Vesak pour les bouddhistes, Pessakh et Rosh Hashana pour les juifs, Ramadan et Aïd El-Fitr pour les musulmans, Pâques et Noël pour les chrétiens… autant de fêtes et de cérémonies, autant de manières de rythmer le temps et de former le calendrier.

Le contrôle du temps est essentiel pour modeler les esprits et le corps. Il délimite ce qui est sacré de ce qui ne l’est pas. Il impose des interdits et favorise les festivités. Il oblige à se souvenir et provoque la réflexion. Respecter un calendrier, en accepter la mesure, c’est admettre une identité.

Quel jour doit être férié ? Le vendredi musulman, le samedi juif ou le dimanche chrétien ? Faire cohabiter autant de conceptions est un défi pour le vivre ensemble. C’est une richesse si chacun comprend que le calendrier n’est pas une donnée objective mais une projection des croyances. C’est un problème lorsque d’autres veulent rompre avec les traditions et contraindre les autres. Dans une société laïque, l’État est le garant d’un temps à la fois désacralisé et héritier d’un long passé.

Dis-moi ce que tu fêtes, je te dirai ce à quoi tu crois ? Tel pourrait être l’adage pour distinguer les croyants.

 

Philippe Martin