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Immeuble de bureaux, actuelle Résidence Park Hermès
82-84 rue 1er mars69100Villeurbanne
Perralière / Grandclément
Perralière
Un édifice par un célèbre architecte de l'architecture Moderne, avec un système de construction métallique rare et intéressant ; aussi un exemple intéressant de reconversion.
C'est un bon exemple de l'architecture Moderne, assez rare à Villeurbanne.
C'est un bon exemple de l'architecture Moderne, assez rare à Villeurbanne.
Résidence locataire
Construit en 1970-1971 comme un immeuble de bureaux, dont l'architecte fut Marcel Lods (1891-1978), en 2006-2007 il a subi une restauration et reconversion en résidence d'étudiants, par l'agence d'architecture AAMCO Architecture (pour le promoteur Pierre Nallet, avec Foncière Vauban).
Résidents locataires
les cadres aux bureaux
Cet immeuble de 10 étages fut conçu par l'architecte Marcel Lods (1891-1978) et construit en 1970. Lods était un architecte français important pour l'architecture Moderne, qui avec Eugène Beaudoin (1898-1983) était responsable, entre autres, de deux des icônes du Mouvement Moderne en France : l'école de plein air à Suresnes (1935) et la Maison du Peuple à Clichy (1937-39). Cet immeuble villeurbannais est surtout remarquable pour sa structure et son système de construction. En conséquent, il a reçu le label 'Patrimoine de XXe siècle' en 2003.
L'agence de Beaudoin et Lods fut réputée pour conjuguer les principes hygiénistes et esthétiques du Mouvement Moderne (une fenestration large et amovible qui optimise l'entrée de la lumière solaire et de l'air fraiche ; une structure en béton armé laissant ouvrir les espaces internes et à l'extérieur ; etc.) avec les techniques pionnières de construction (par exemple, la première application à grande échelle des éléments préfabriqués, dans la Cité de la Muette, Drancy, 1932-35; le toit et les cloisons amovibles, et les murs rideaux, de la Maison du Peuple à Clichy, résultat d'un heureux complicité avec Jean Prouvé).
A Villeurbanne, plusieurs décennies plus tard, Lods exploite une structure entièrement métallique, issue du procédé qu'il avait mis au point avec Paul Depondt et Henri Beauclair pour le consortium GEAI (Groupe pour l'Étude d'une Architecture Industrialisée), constitué en 1962 pour développer les structures préfabriquées. Un avantage des structures GEAI est leur poids allégé, environ un quart de celui des bâtiments traditionnels de même taille et usage ; le choix de ce système rend possible la construction sur les terrains moins stables, et/ou avec de fondations moindres (ainsi diminuant le coût de construction). Un autre avantage consiste en leur provision de grands espaces ouverts, maximisant ainsi la flexibilité de l'édifice, et offrant ensuite la possibilité de reconversion postérieure aux fonctions nouvelles, comme serait le cas ici. En outre, ce système déploie les cloisons préfabriquées, permanentes ou temporaires, en combinaison avec d'autres éléments préfabriqués - les panneaux muraux, les balustrades des balcons, la menuiserie et les stores - encore facilitant de flexibilité et de changement d'usage. De plus, comme tout système de construction préfabriquée, il permettait la construction rapide et sans besoin d'ouvriers qualifiés dans les métiers traditionnels du bâtiment, facteurs importants aux années 1960 où on avait besoin de construction massive mais on manquait de tels ouvriers qualifiés.
L'agence de Beaudoin et Lods fut réputée pour conjuguer les principes hygiénistes et esthétiques du Mouvement Moderne (une fenestration large et amovible qui optimise l'entrée de la lumière solaire et de l'air fraiche ; une structure en béton armé laissant ouvrir les espaces internes et à l'extérieur ; etc.) avec les techniques pionnières de construction (par exemple, la première application à grande échelle des éléments préfabriqués, dans la Cité de la Muette, Drancy, 1932-35; le toit et les cloisons amovibles, et les murs rideaux, de la Maison du Peuple à Clichy, résultat d'un heureux complicité avec Jean Prouvé).
A Villeurbanne, plusieurs décennies plus tard, Lods exploite une structure entièrement métallique, issue du procédé qu'il avait mis au point avec Paul Depondt et Henri Beauclair pour le consortium GEAI (Groupe pour l'Étude d'une Architecture Industrialisée), constitué en 1962 pour développer les structures préfabriquées. Un avantage des structures GEAI est leur poids allégé, environ un quart de celui des bâtiments traditionnels de même taille et usage ; le choix de ce système rend possible la construction sur les terrains moins stables, et/ou avec de fondations moindres (ainsi diminuant le coût de construction). Un autre avantage consiste en leur provision de grands espaces ouverts, maximisant ainsi la flexibilité de l'édifice, et offrant ensuite la possibilité de reconversion postérieure aux fonctions nouvelles, comme serait le cas ici. En outre, ce système déploie les cloisons préfabriquées, permanentes ou temporaires, en combinaison avec d'autres éléments préfabriqués - les panneaux muraux, les balustrades des balcons, la menuiserie et les stores - encore facilitant de flexibilité et de changement d'usage. De plus, comme tout système de construction préfabriquée, il permettait la construction rapide et sans besoin d'ouvriers qualifiés dans les métiers traditionnels du bâtiment, facteurs importants aux années 1960 où on avait besoin de construction massive mais on manquait de tels ouvriers qualifiés.
Dans le système GEAI les charges sont portées par de potiers en acier et par un système inhabituel de planchers et de toiture en forme d'une ossature métallique composée d'éléments de telle manière à ressembler aux matelas. Ce 'matelas' consiste d'un treillis tri-dimensionnel d'une profondeur de 300mm., formée en panneaux selon une module carrée de 900 mm (ici d'habitude 3.6m x 2.7m, 4.5m x 2.7m et 5.4m x 2.7m, en plan). Sans doute ce 'matelas' fait l'aspect le plus original du système GEAI. Sur les deux côtés (au-dessus et au-dessous) les panneaux standards forment les trames, elles-mêmes fabriquées de barres rondes de 10mm, disposées à chaque 300mm (dans les deux sens) ; ces trames sont espacées aux écarts de 150mm en chaque sens, pour ainsi recevoir les barres d'une longueur de 6m qui constitue le remplissage. La structure principale autour du matelas consiste en quatre poutres en treillis, avec de membres en forme de cordes angulaires et de toile plate. Tous ces unités sont interchangeables parce qu'elles sont fabriquées exprès par les gabarits , donc aux dimensions fort précises ; il y a aussi des panneaux spéciaux pour laisser passer les gaines verticales, etc. Les planchers consistent en cette structure métallique porteuse, avec des panneaux d'agglo bois également porteurs insérés entre les poutres, et avec un faux plafond suspendu au-dessous de chaque plancher, conférant une charge légale de 250 kg/m2.
Au 21ème siècle cet édifice ne remplissait plus les fonctions d'un immeuble de bureaux ; mais étant donné la reconnaissance de son importance comme exemple considérable de l'architecture moderne, on en cherchait un usage alternatif. En tous cas, tous les services techniques avaient besoin de remplacement, et il fallait enlever l'amiante partout. La capacité de charge de la structure fut vérifiée par ordinateur (utilisant le logiciel Robot) et son fonctionnement s'est avoué assez satisfaisant, tel que ni la stabilité transversale ni la stabilité longitudinale avait besoin de modification. Néanmoins, une structure GEAI est de capacité limitée en ce qui concerne les charges des planchers, et donc l'addition des charges supplémentaires, ce qui réduit la gamme des reconversions possibles. Toutefois, la nature matérielle des cloisons permettait une reformulation radicale des espaces intérieurs.
L'immeuble fut réaménagé en résidence étudiante d'un surface habitable totalisant 12418 m2, reparti en de 270 unités (234 studios + 36 appartements T2), les appartements des gardiens, les bureaux d'administration, les parties communes, 88 parkings souterrains et 200 places sécurisées pour les vélos. La trame modulaire de l'édifice amena à une répartition en unités de 24m2 (pour les studios), chacune avec une alcôve de nuit (ainsi suivant la pratique traditionnelle des appartements bourgeois), différenciant clairement les parties de jour et de nuit, malgré le petit espace. La profondeur de la construction permettait l'insertion des parties communes - genres de salons - au milieu du bâtiment et à chaque étage.
Tandis que les prélèvements ont défini une qualité de l'acier supérieure à celui habituel à l'époque de construction (1970), la proportion de panneaux d'agglo bois dans les planchers et les plafonds ne se conformait pas aux normes actuelles - ni aux consignes d'incendie ni aux demandes des usagers pour l'isolation du son. En conséquent une membrane ignifuge de plaques de Prégypan fut introduite au-dessus et au-dessous de chaque plancher, et aussi bien à côté de plusieurs des éléments verticaux. Les problèmes acoustiques furent également examinés et résolus. Un système de ventilation double flux fut introduit, avec récupération de chaleur, pour assurer un haut niveau de confort.
La salle d'entrée fut totalement restaurée, rétablissant sa physionomie originelle, perdue depuis longtemps, y compris la reconstruction de sa façade entièrement vitrée. D'ailleurs, la conservation, et/ou reconversion, de la façade au-dessus s'est avoué l'aspect le plus controversée du projet. D'une part, les poteaux de façade en acier non protégé, porteurs du treillis de poutres, furent trouvés trop faibles pour satisfaire aux consignes actuelles d'incendie ; donc on a décidé de les doubler à l'intérieur de la façade par des poteaux acier placés au droit des structures et intégrés dans les cloisons - démarche qui fut bien reçu. De plus, la restauration des façades fut effectuée avec le minimum de modifications, conservant les bandes métalliques et prêtant attention aux détails des cadres en aluminium des vitres, dans lesquels on insérait maintenant les panneaux du mur extérieur ; pour accommoder des fenêtres ouvrables, on remplaçait les cadres originaux des fenêtres avec d'autres, encore en aluminium et aussi fin que possible. D'autre part, le remplacement des panneaux de vitrage transparents et légers par des panneaux verriers mais opaques, de teinte bordeaux, et le remplacement des cadres originels par d'autres plus larges, pour accommoder les doubles fenêtres, ont résulté dans une modification visuelle de la façade regrettable.
Tout le même, ce projet de restauration et de reconversion (d'un coût de 9186505€, hors taxes) fut estimé exemplaire, voire au niveau national, en montrant la possibilité de revaloriser les édifices modernes sans perdre l'essentiel de leur caractère architectural, ce qui est les cas quand on les couvrit de l'isolation externe, ce qui est devenu la démarche habituelle en France, surtout pour les immeubles résidentiels
Au 21ème siècle cet édifice ne remplissait plus les fonctions d'un immeuble de bureaux ; mais étant donné la reconnaissance de son importance comme exemple considérable de l'architecture moderne, on en cherchait un usage alternatif. En tous cas, tous les services techniques avaient besoin de remplacement, et il fallait enlever l'amiante partout. La capacité de charge de la structure fut vérifiée par ordinateur (utilisant le logiciel Robot) et son fonctionnement s'est avoué assez satisfaisant, tel que ni la stabilité transversale ni la stabilité longitudinale avait besoin de modification. Néanmoins, une structure GEAI est de capacité limitée en ce qui concerne les charges des planchers, et donc l'addition des charges supplémentaires, ce qui réduit la gamme des reconversions possibles. Toutefois, la nature matérielle des cloisons permettait une reformulation radicale des espaces intérieurs.
L'immeuble fut réaménagé en résidence étudiante d'un surface habitable totalisant 12418 m2, reparti en de 270 unités (234 studios + 36 appartements T2), les appartements des gardiens, les bureaux d'administration, les parties communes, 88 parkings souterrains et 200 places sécurisées pour les vélos. La trame modulaire de l'édifice amena à une répartition en unités de 24m2 (pour les studios), chacune avec une alcôve de nuit (ainsi suivant la pratique traditionnelle des appartements bourgeois), différenciant clairement les parties de jour et de nuit, malgré le petit espace. La profondeur de la construction permettait l'insertion des parties communes - genres de salons - au milieu du bâtiment et à chaque étage.
Tandis que les prélèvements ont défini une qualité de l'acier supérieure à celui habituel à l'époque de construction (1970), la proportion de panneaux d'agglo bois dans les planchers et les plafonds ne se conformait pas aux normes actuelles - ni aux consignes d'incendie ni aux demandes des usagers pour l'isolation du son. En conséquent une membrane ignifuge de plaques de Prégypan fut introduite au-dessus et au-dessous de chaque plancher, et aussi bien à côté de plusieurs des éléments verticaux. Les problèmes acoustiques furent également examinés et résolus. Un système de ventilation double flux fut introduit, avec récupération de chaleur, pour assurer un haut niveau de confort.
La salle d'entrée fut totalement restaurée, rétablissant sa physionomie originelle, perdue depuis longtemps, y compris la reconstruction de sa façade entièrement vitrée. D'ailleurs, la conservation, et/ou reconversion, de la façade au-dessus s'est avoué l'aspect le plus controversée du projet. D'une part, les poteaux de façade en acier non protégé, porteurs du treillis de poutres, furent trouvés trop faibles pour satisfaire aux consignes actuelles d'incendie ; donc on a décidé de les doubler à l'intérieur de la façade par des poteaux acier placés au droit des structures et intégrés dans les cloisons - démarche qui fut bien reçu. De plus, la restauration des façades fut effectuée avec le minimum de modifications, conservant les bandes métalliques et prêtant attention aux détails des cadres en aluminium des vitres, dans lesquels on insérait maintenant les panneaux du mur extérieur ; pour accommoder des fenêtres ouvrables, on remplaçait les cadres originaux des fenêtres avec d'autres, encore en aluminium et aussi fin que possible. D'autre part, le remplacement des panneaux de vitrage transparents et légers par des panneaux verriers mais opaques, de teinte bordeaux, et le remplacement des cadres originels par d'autres plus larges, pour accommoder les doubles fenêtres, ont résulté dans une modification visuelle de la façade regrettable.
Tout le même, ce projet de restauration et de reconversion (d'un coût de 9186505€, hors taxes) fut estimé exemplaire, voire au niveau national, en montrant la possibilité de revaloriser les édifices modernes sans perdre l'essentiel de leur caractère architectural, ce qui est les cas quand on les couvrit de l'isolation externe, ce qui est devenu la démarche habituelle en France, surtout pour les immeubles résidentiels
Lods
Architecture Moderne
Patrimoine du XXe siècle
Structure métallique
Reconversion
Architecture Moderne
Patrimoine du XXe siècle
Structure métallique
Reconversion
Vivant
C'est un bon exemple de l'architecture Moderne, assez rare à Villeurbanne
XXème (après 1945)
1970
Ecrits
Marcel LodsArchitecte
Ecrits
Revues techniques & professionelles
'Réhabilitation. Des bureaux convertis en logements en douceur', Le Moniteur, 2 mars 2007, pp. 68-69 ; 5 articles BDD presse du 14/10/2006 au 27/10/2007