Travailler à l'effort de guerre

Lettre d’Arsène Goujon adressée à son père Lazare, 10 août 1914. AMV, fonds R. Fisher, 13Z1 - 1/2

Lettre d'Arsène Goujon adressée à son père Lazare, 10 août 1914. AMV, fonds R. Fisher, 13Z1 - 1/2

Arsène Goujon écrit sur du papier ordonnance de son père. Cela nous permet d’apprendre le lieu de résidence de la famille, une grande maison qui comprend le cabinet médical, la résidence et un grand jardin au 59 cours de la République. Dans cette lettre datée du 10 août, donc du début de la guerre, le jeune Arsène est impressionné par le stationnement, dans Villeurbanne même, de chevaux et de soldats qui partent à la guerre. La présence de chevaux peut paraître surprenante à de jeunes enfants d’aujourd’hui. Ce n’est pas tant pour la cavalerie encore présente en 1914 dans l’armée française, mais de façon limitée, que pour tirer les canons que l’armée française réquisitionne en grande quantité des chevaux auprès des paysans, sans s’occuper des difficultés que peut créer leur absence aussi bien pour le labour, que pour le transport des marchandises dans les campagnes françaises. Bien que loin du front, la ville de Lyon voit transiter un grand nombre de soldats. Ceci en raison de l’importance de la ligne de chemin de fer Paris-Lyon-Marseille (PLM), qui permet d’acheminer sur le front les soldats, ainsi que par voitures. Les Lyonnais semblent avoir accès rapidement aux informations relatives à la guerre par les journaux et en particulier par le journal Le Progrès dont le siège est à Lyon, rue de la République, à la place de l’actuel magasin FNAC. Très vite, dès septembre 1914, l’Italie qui fait partie de la Triple Alliance et donc aurait du entrer en guerre aux côtés de l’Autriche-Hongrie et de l’Allemagne, annonce sa neutralité. En effet, cette alliance avec l’Autriche Hongrie pose un gros problème puisque ce dernier pays ne peut satisfaire les revendications territoriales italiennes sur l’Istrie, le Trentin qui lui appartiennent. L’Italie n’entrera donc en guerre qu’en 1915 aux côtés des forces de la Triple Entente. Effectivement, en 1914, l’ouverture d’un front entre la France et l’Italie ne se fera pas, le positionnement du régiment dans lequel sert le Docteur Goujon à Briançon est donc sans objet. Il quitte ainsi les Alpes pour le front de la Somme.