Sur le front

Lettre de François Tourdot, garde champêtre de Villeurbanne, adressée à un collègue, 20 avril 1915. AMV, 2K655 - 2/4

Lettre de François Tourdot, garde champêtre de Villeurbanne, adressée à un collègue, 20 avril 1915. AMV, 2K655 - 2/4

Transcription

Le 20 avril 1915


Cher ami,


C’est avec un grand plaisir que j’ai reçu ta carte ce jour même avant de te donner les renseignements que tu me demandes : je suis trop heureux d’avoir reçu un mot de toi. Et de m’entretenir avec toi. Très heureux de te savoir toujours en bonne santé. Que sont devenu tous les copains ? À ceux présents un grand bonjour. Monsieur le maire est-il toujours mobilisé ainsi que Nicolas Argoud. Mon grand ami Auguste ?

Pour moi toujours sur le devant a faire des tranchées a 800 m des boches, la Seille seul nous sépare. Le canon tonne nuit est jour. Des tombes à foison. À part ça toujours solide au poste.

Voilà 5 mois que nous sommes sur le front. Pas une égratignure jusqu’à présent nous pensons qu’un grand coup se prépare : chez nous ils n’ont jamais pu repasser la Seille. Terre de Lorraine je m’en souviendrai. Ça ne vaut pas les Charpennes. Cher ami voici les renseignements que tu me demandes […] mobilisé le 25 août à Saint Priest (auxiliaire d’artillerie) […] sur le front depuis le 11 novembre 1914.

Voilà cher ami ce que je trouve sur mon livret militaire. Je te remercie du dérangement bien le bonjour aux amis. Surtout à monsieur Auley qui veut bien prendre mon affaire en main. Croyez que j’ai bien pris ma part puisque l’ons est peut être relevé du front. autant prendre mon service. Mon cher Guicher donne bien le bonjour a tous les amis de la mairie Mr Vernay et Doublier, mon vieu Nicolas n’est pas mort ? Au revoir cher ami je te quitte en te priant de croire en l’amitié sincère de ton dévoué Tourdot.


P.S. mes salutations empressées à messieurs les Adjoints