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Plaque à la mémoire des familles Rubin et Ast.
112 rue Anatole France 69100Villeurbanne
Gratte-Ciel / Dedieu / Charmettes
Gratte-ciel
Cette adresse au sein des Gratte-ciel est reconnue comme lieu de mémoire du génocide des juifs d'Europe pendant la 2ème guerre mondiale par la municipalité, à travers la pause d'une plaque "commune histoire" le 28 février 2019.
Les appartements gérés par la société villeurbannaise d'urbanisme sont toujours des logements sociaux, avec des commerces au RDC.
"Le 24 juillet 1940, Henri Rubin signe avec la SVU un bail de location pour un appartement de 3 pièces, au 3ème étage (appartement 183) du 112, rue Anatole-France. Henri est né en 1894 à Pratzka (Pologne) et a été naturalisé français en 1929. Il exerce la profession de chapelier. Son épouse, née Berthe Rosenbaum à Bâle (Suisse) en 1906, est elle aussi française par acquisition. Elle est modiste. Le couple Rubin a 3 enfants, Marianne, née en 1930 à Colmar et René et Félicie, des jumeaux nés en 1928 à Mulhouse. Entre 1940 et 1941, Marianne fréquente l'école Anatole-France. Félicie est probablement élève du lycée de jeunes filles Edouard-Herriot et René fréquente le lycée du Parc. Leur nom à tous les trois figure sur la plaque visible à l'école Anatole-France, à la mémoire des enfants juifs villeurbannais assassinés par le régime nazi.
la famille Rubin fréquente la famille Ast : Rachel, la demi-soeur d'Henri Rubin, est née en 1904 à Vielun (Pologne) et son mari, Alfred, est né en 1895 à Bedzin (Pologne). Le couple a été naturalisé français en 1937 et s'est vu retirer sa nationalité le 19 juillet 1941. Comme pour le couple Rubin, la fiche de renseignement de la police nationale décrit une famille ""aisée"". Rachel vend de la bonneterie sur les marchés des environs. Leur fille, Solange, est née à Belfort en 1925 et leur fils Marc à Reims en 1934. L'aînée fréquente le lycée Saint-Just. La famille habite le 6ème arrondissement de Lyon.
Le 21 septembre 1943, le couple Ast est invité chez les Rubin. Vers 21 heures, 6 hommes en civil se réclamant de la Gestapo sonnent à la porte. les 7 personnes sont transférées à la prison de Montluc, dans la ""baraque aux juifs"". Les deux enfants Ast sont arrêtés à leur domicile lyonnais le lendemain. Les familles Rubin et Ast sont emprisonnées jusqu'au 2 octobre 1943, puis transférées à Drancy entre le 3 et le 7 octobre, jour de leur déportation pour le camp de Monowitz-Buna-Auschwitz III (Pologne). Seul Alfred Ast a survécu."
la famille Rubin fréquente la famille Ast : Rachel, la demi-soeur d'Henri Rubin, est née en 1904 à Vielun (Pologne) et son mari, Alfred, est né en 1895 à Bedzin (Pologne). Le couple a été naturalisé français en 1937 et s'est vu retirer sa nationalité le 19 juillet 1941. Comme pour le couple Rubin, la fiche de renseignement de la police nationale décrit une famille ""aisée"". Rachel vend de la bonneterie sur les marchés des environs. Leur fille, Solange, est née à Belfort en 1925 et leur fils Marc à Reims en 1934. L'aînée fréquente le lycée Saint-Just. La famille habite le 6ème arrondissement de Lyon.
Le 21 septembre 1943, le couple Ast est invité chez les Rubin. Vers 21 heures, 6 hommes en civil se réclamant de la Gestapo sonnent à la porte. les 7 personnes sont transférées à la prison de Montluc, dans la ""baraque aux juifs"". Les deux enfants Ast sont arrêtés à leur domicile lyonnais le lendemain. Les familles Rubin et Ast sont emprisonnées jusqu'au 2 octobre 1943, puis transférées à Drancy entre le 3 et le 7 octobre, jour de leur déportation pour le camp de Monowitz-Buna-Auschwitz III (Pologne). Seul Alfred Ast a survécu."
Logements sociaux accessibles à des familles dont les revenus sont conformes aux critères du logement social.
Les Gratte-ciel ont été construits par la volonté du Docteur Lazare Goujon, maire de Villeurbanne entre 1924 et 1935, afin de loger dans des conditions dignes des familles ouvrières (près de 1500 logements). Dans les années qui ont suivi leur livraison, ces logements n'étaient pas encore très demandés, compte tenu de leur nouveauté radicale : ce qui a laissé la place à des familles juives venues d'Europe centrale de s'y loger.
Cf. Clémençon A.S. (dir.), 2004, Les Gratte-ciel de Villeurbanne, Paris, Les éditions de l'Imprimeur.
Gratte-ciel
Un patrimoine vivant car habité.
XXème (avant 1945)
1934
Morice Lerouxarchitecte
Archives, Ecrits
L'histoire tragique de ces deux familles a été retracée par les élèves de 3ème du collège Victor-Duruy de Châlons-en-Champagne, où la jeune Solange Ast avait été scolarisée, en 1942, avant de rejoindre sa famille en zone libre. Travail réalisé dans le cadre du projet interdisciplinaire "Chemins des mémoires" mené par les enseignants Cécile Boudes, Christophe Lucas et Christèle Lomer-Brehier.