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Une plaque Ln-Vne qui fait partie d'un ensemble de plaques disposées le long de la limite entre Lyon et Villeurbanne, des Maisons neuves au Tonkin
1 rue de la Convention69100VILLEURBANNE
Ferrandière / Maisons neuves
Cet ensemble de plaques renvoie à l'histoire de la frontière entre Villeurbanne et la cité lyonnaise. En effet Lyon et Villeurbanne relevaient jusqu'en 1852 de deux entités administratives différentes.
L'urbanisation ayant gommé les éléments naturels qui déterminaient la limite entre Lyon et Villeurbanne, ces plaques ont eu un rôle de marquage de la délimitation entre les deux communes. Aujourd'hui, elles constituent un repère mémoriel remarquable mais discret.
Aujourd'hui, la limite entre Lyon et Villeurbanne n'a rien de naturel, son repérage dans la continuité de l'urbanisation des deux cités est quasiment impossible.
Ce ne fut pas toujours le cas.
Longtemps cette frontière suivait un fossé, rejoignait une croix, traversait un lac, longeait un bois... Lyon et Villeurbanne étaient alors séparés par quelques cinq kilomètres de marais, de champs et de pâturages.
Mais bien avant encore...
En 843 : Le partage de l'empire de Charlemagne avait placé Lyon en Royaume de France et Villeurbanne en Lotharingie, la frontière suivait naturellement le cours du Rhône
En 1334 : A la création du Dauphiné de Viennois, Villeurbanne se trouva naturellement en Dauphiné, et le Rhône continuait à tracer la frontière entre Lyon et le Dauphiné
Des querelles d'octroi entre la rive droite, lyonnaise, et la rive gauche, où se trouvait le bourg de Bechevelin, devenu, aujourd'hui, la Guillotière, perduraient depuis que le Rhône délimitait la frontière
" ...(c'est le souvenir de cette époque ) que conserve la fameuse expression des bateliers qui "piquaient en empire ou royaume" selon qu'ils gouvernaient leurs embarcations par rapport à l'une ou l'autre des deux rives "
Bernard Meuret : Villeurbanne histoire d'une différenciation (p. 37)
Cette situation entraîna le roi Louis XI (devenu roi après avoir été Dauphin de Viennois) à redéfinir cette frontière, au mieux de ses intérêts.
Pour ce faire, il convoqua son juriste, maître Tindo, et un juriste dauphinois, qui ne se présenta pas, avec mission de définir une frontière cohérente entre le royaume et le Dauphiné de Viennois.
Le tracé fut enregistré par un procès verbal du 23 août 1479
"...lesquels chacun d'eux sur ce par nous interrogés, nous dirent et déposèrent d'un commun accord que le dit lac doysel était le commencement des limites... de béchevillain et du pays du dauphiné...en tirant au dit lac doysel ...à travers le rhône à certaine vieille muraille où se trouvait avoir une grange dite grange de margnolle... (...) ..et du dit lac doysel nous transportâmes ...tirant tout droit au lieu appelé le moncelet qui est en une petite motte de terre, étant joignant au chemin par lequel on va de lyon à ville urbane..... (...) ...et du dit lieu de montcelet nous transportâmes en tirant tout droit à un carrefour où se trouvait une croix de bois .... appelée croix de simandre... (...) et du dit carrefour nous transportâmes par le chemin par lequel on va de lyon à genas jusques au bois de montchal...(...) et par un autre petit chemin, traversant le haut du dit bois,... au carrefour (par lequel on va de lyon à braon), ...dit le rampant de chaussagne ...
(Restitué par Albert Montfouilloux Le plat pays Lyonnais Dauphinois de la Rive Gauche du Rhône)
Aujourd'hui,
Il se trouve une rue de Margniolle à Caluire
Le lac " doysel ", devenu " loisel " puis " luiset " se situerait quelque part au sud ouest du quartier de Croix-Luizet
Le " moncelet " est a proximité du " Totem ", place Albert Thomas
La Croix de Simandres a disparu, elle serait sur la place des Maisons neuves
Le bois de Montchal se retrouve dans le quartier actuel de Montchat
Cette frontière est restée inchangée jusqu'à nos jours, si ce n'est au parc de la Tête d'Or. En effet, la frontière a été redressée en 1903 pour inclure tout le parc sur le territoire de la ville de Lyon et s'aligner sur le boulevard Pommerol (aujourd'hui, boulevard Stalingrad)
Ce tracé n'avait rien de " fantaisiste " comme il peut apparaître aujourd'hui, car il suivait des ruisseaux, des limites de bois, des talus et des lieux bien définis, tels que cités plus haut
L'urbanisation et le développement industrielle fin XIXème et début XXème quelque peu anarchique, il faut bien le dire, n'a pas pris en compte cette limite et aujourd'hui des constructions se trouvent à cheval sur celle-ci.
C'est en 1932 qu'ont été implantées ces plaques depuis le talus du chemin de fer Boulevard Pommerol jusqu'à la Place des Maison neuves, vers la rue du Dauphiné.
En 1936, une étude a été menée pour redresser cette frontière, de manière équitable, le long des rues à proximité. Ce tracé qui aurait supprimé les problèmes administratifs n'a jamais été mis en oeuvre. Selon George Bazin, dans un article de la revue Rive Gauche en 1974, 46 plaques auraient été installées. En 1973, il en repère 36. Aujourd'hui il n'en reste que 11.
(Voir le tableau 1 en annexe)
Ce ne fut pas toujours le cas.
Longtemps cette frontière suivait un fossé, rejoignait une croix, traversait un lac, longeait un bois... Lyon et Villeurbanne étaient alors séparés par quelques cinq kilomètres de marais, de champs et de pâturages.
Mais bien avant encore...
En 843 : Le partage de l'empire de Charlemagne avait placé Lyon en Royaume de France et Villeurbanne en Lotharingie, la frontière suivait naturellement le cours du Rhône
En 1334 : A la création du Dauphiné de Viennois, Villeurbanne se trouva naturellement en Dauphiné, et le Rhône continuait à tracer la frontière entre Lyon et le Dauphiné
Des querelles d'octroi entre la rive droite, lyonnaise, et la rive gauche, où se trouvait le bourg de Bechevelin, devenu, aujourd'hui, la Guillotière, perduraient depuis que le Rhône délimitait la frontière
" ...(c'est le souvenir de cette époque ) que conserve la fameuse expression des bateliers qui "piquaient en empire ou royaume" selon qu'ils gouvernaient leurs embarcations par rapport à l'une ou l'autre des deux rives "
Bernard Meuret : Villeurbanne histoire d'une différenciation (p. 37)
Cette situation entraîna le roi Louis XI (devenu roi après avoir été Dauphin de Viennois) à redéfinir cette frontière, au mieux de ses intérêts.
Pour ce faire, il convoqua son juriste, maître Tindo, et un juriste dauphinois, qui ne se présenta pas, avec mission de définir une frontière cohérente entre le royaume et le Dauphiné de Viennois.
Le tracé fut enregistré par un procès verbal du 23 août 1479
"...lesquels chacun d'eux sur ce par nous interrogés, nous dirent et déposèrent d'un commun accord que le dit lac doysel était le commencement des limites... de béchevillain et du pays du dauphiné...en tirant au dit lac doysel ...à travers le rhône à certaine vieille muraille où se trouvait avoir une grange dite grange de margnolle... (...) ..et du dit lac doysel nous transportâmes ...tirant tout droit au lieu appelé le moncelet qui est en une petite motte de terre, étant joignant au chemin par lequel on va de lyon à ville urbane..... (...) ...et du dit lieu de montcelet nous transportâmes en tirant tout droit à un carrefour où se trouvait une croix de bois .... appelée croix de simandre... (...) et du dit carrefour nous transportâmes par le chemin par lequel on va de lyon à genas jusques au bois de montchal...(...) et par un autre petit chemin, traversant le haut du dit bois,... au carrefour (par lequel on va de lyon à braon), ...dit le rampant de chaussagne ...
(Restitué par Albert Montfouilloux Le plat pays Lyonnais Dauphinois de la Rive Gauche du Rhône)
Aujourd'hui,
Il se trouve une rue de Margniolle à Caluire
Le lac " doysel ", devenu " loisel " puis " luiset " se situerait quelque part au sud ouest du quartier de Croix-Luizet
Le " moncelet " est a proximité du " Totem ", place Albert Thomas
La Croix de Simandres a disparu, elle serait sur la place des Maisons neuves
Le bois de Montchal se retrouve dans le quartier actuel de Montchat
Cette frontière est restée inchangée jusqu'à nos jours, si ce n'est au parc de la Tête d'Or. En effet, la frontière a été redressée en 1903 pour inclure tout le parc sur le territoire de la ville de Lyon et s'aligner sur le boulevard Pommerol (aujourd'hui, boulevard Stalingrad)
Ce tracé n'avait rien de " fantaisiste " comme il peut apparaître aujourd'hui, car il suivait des ruisseaux, des limites de bois, des talus et des lieux bien définis, tels que cités plus haut
L'urbanisation et le développement industrielle fin XIXème et début XXème quelque peu anarchique, il faut bien le dire, n'a pas pris en compte cette limite et aujourd'hui des constructions se trouvent à cheval sur celle-ci.
C'est en 1932 qu'ont été implantées ces plaques depuis le talus du chemin de fer Boulevard Pommerol jusqu'à la Place des Maison neuves, vers la rue du Dauphiné.
En 1936, une étude a été menée pour redresser cette frontière, de manière équitable, le long des rues à proximité. Ce tracé qui aurait supprimé les problèmes administratifs n'a jamais été mis en oeuvre. Selon George Bazin, dans un article de la revue Rive Gauche en 1974, 46 plaques auraient été installées. En 1973, il en repère 36. Aujourd'hui il n'en reste que 11.
(Voir le tableau 1 en annexe)
Compte tenu que la limite passait au milieu d'immeubles voire au milieu d'une porte d'entrée, la détermination de l'appartenance administrative à l'une des deux villes était une question prégnante. Il semblerait qu'elle ait été déterminée à une certaine époque par l'âtre (le " feu " selon la terminologie ancienne) (Souvenirs d'anciens Villeurbannais)
Ce sont des plaques émaillées d'environs 13*11 cm sur lesquelles est noté le logo Vne-Ln
Elles sont remarquables par la diversité de leur disposition sur les habitations, les trottoirs et leur continuité sur toute la limite concernée. Ce qu'il en reste aujourd'hui en donne une bonne idée
Ce patrimoine est fragilisé puisque les plaques ont disparu au fil de la rénovation urbaine. L'une des dernières à disparaître était encore visible en 2001 au carrefour de l'impasse Million et de la rue d'Inkermann à l'occasion de la construction d'un immeuble. Tout dernièrement, l'une d'entre elles a disparu sous la peinture refaite d'une façade (Avenue Dutrievoz)
XXème (avant 1945)
1932
Ecrits
Communes Lyon et Villeurbanne
Archives, Ecrits
Recherche personnelle (JP Masson) le long de la limite entre Lyon et Villeurbanne
Biblio
Albert MONTFOUILLOUX : Le plat pays Lyonnais Dauphinois de la Rive Gauche du Rhône (Imp Express 1929)
Bernard MEURET : Villeurbanne Histoire d'une différenciation (Doct Univ Sciences Sociales Grenoble 24/06/80)
George BAZIN : Les limites fantaisistes entre Lyon et Villeurbanne (Revue Rive Gauche, 1973/74/84)(AMV Le Rize)
Albert MONTFOUILLOUX : Le plat pays Lyonnais Dauphinois de la Rive Gauche du Rhône (Imp Express 1929)
Bernard MEURET : Villeurbanne Histoire d'une différenciation (Doct Univ Sciences Sociales Grenoble 24/06/80)
George BAZIN : Les limites fantaisistes entre Lyon et Villeurbanne (Revue Rive Gauche, 1973/74/84)(AMV Le Rize)