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La résidence Jacques Monod, avec son architecture très singulière qui crée un " quartier dans le quartier ", à l'emplacement de l'ancienne Cité Olivier de Serre.
42 rue Joliot Curie69100Villeurbanne
Cusset / Bonnevay
Résidence Jacques Monod (ancien emplacement de la cité Olivier de Serres)
Ce patrimoine est important pour la mémoire du lieu qu'il occupe. Construit sur la "cité ghetto" Olivier de Serres, le lieu, par sa forme et sa position, semble reproduire la ségrégation sociale contre laquelle il a été construit. Raconter son histoire revient ainsi à faire vivre une double mémoire : nous devons continuer à tisser des liens entre le passé et le présent pour analyser l'évolution des réalités sociales et éviter des erreurs qui peuvent produire du mal-être et des tensions dans le quartier.
En me baladant dans le quartier, je cherchais des lieux et des bâtiments à prendre en photos. J'ai descendu le Parc des Milles Couleurs et, en me perdant dans les ruelles entre la Rue 4 août 1789 et la Rue Pierre Baratin, j'ai croisé des habitants qui m'ont conseillé (en rigolant de mon initiative) d'aller "au mur peint" derrière le Relais Jeunes J. Monod. Une fois sur le lieu, mon attention a été capturée par un curieux ensemble de bâtiments auxquels on accède en passant sous une arche qui porte l'écriture "Locaux Communs Résidentiels Jacques Monod". Je me suis donc rappelé des discours que nous avions entendu pendant la journée de terrain à propos de la cité Olivier de Serres, aujourd'hui Jacques Monod, et j'ai voulu regarder de plus près.
En rentrant dans la cour de cet ensemble d'habitations, renfermées sur elles-mêmes comme pour isoler ou protéger une réalité que les non-habitants ne peuvent pas saisir, j'ai cru comprendre pourquoi cette résidence, née à la place du quartier Olivier de Serres, marque autant les discours des acteurs de Cusset. Avec son architecture très singulière qui crée un " quartier dans le quartier ", l'histoire des deux cités illustre bien, à mon avis, les paradoxes qui depuis toujours constituent les questions sociales d'immigration et d'intégration et qui m'intéressent particulièrement.
En me baladant dans le quartier, je cherchais des lieux et des bâtiments à prendre en photos. J'ai descendu le Parc des Milles Couleurs et, en me perdant dans les ruelles entre la Rue 4 août 1789 et la Rue Pierre Baratin, j'ai croisé des habitants qui m'ont conseillé (en rigolant de mon initiative) d'aller "au mur peint" derrière le Relais Jeunes J. Monod. Une fois sur le lieu, mon attention a été capturée par un curieux ensemble de bâtiments auxquels on accède en passant sous une arche qui porte l'écriture "Locaux Communs Résidentiels Jacques Monod". Je me suis donc rappelé des discours que nous avions entendu pendant la journée de terrain à propos de la cité Olivier de Serres, aujourd'hui Jacques Monod, et j'ai voulu regarder de plus près.
En rentrant dans la cour de cet ensemble d'habitations, renfermées sur elles-mêmes comme pour isoler ou protéger une réalité que les non-habitants ne peuvent pas saisir, j'ai cru comprendre pourquoi cette résidence, née à la place du quartier Olivier de Serres, marque autant les discours des acteurs de Cusset. Avec son architecture très singulière qui crée un " quartier dans le quartier ", l'histoire des deux cités illustre bien, à mon avis, les paradoxes qui depuis toujours constituent les questions sociales d'immigration et d'intégration et qui m'intéressent particulièrement.
Le quartier Jacques Monod est composé de plusieurs résidences de logements sociaux.
L'actuelle résidence ou ensemble Jacques Monod naît sur les lieux de l'ancienne cité Olivier de Serres, construite à la fin des années 1950 pour héberger les "rapatriés" d'Algérie. Très vite des travailleurs immigrés (d'Algérie, du Maroc et de Tunisie) remplacent les précédents habitants, mécontents du lieu à cause des charges élevées et d'un mauvais entretien. Les familles de ces travailleurs immigrés s'y installent peu après et le quartier Olivier de Serres se transforme rapidement en une "cité ghetto" où la violence et la ségrégation sont palpables. Les affrontements avec la police et la mairie sont nombreux au point que Charles Hernu (maire de Vileurbanne de 1977 à 1990) décide de reloger les habitants pour pouvoir raser l'ensemble des immeubles et bâtir des nouvelles résidences qui, selon la logique de l'époque, grâce à une configuration ouverte sur le quartier et une population mixte, auraient du résoudre le problème de la ségrégation sociale et du désordre qui en découlait.
Les travaux de démolition commencent en 1978 et la dernière barre tombe en 1984 : ces sont les premières démolitions de ce type en France. La même année, un appel à projet est lancé pour la construction d'un nouvel ensemble de résidences. Le projet de l'actuelle cité Jacques Monod sera retenu.
Les travaux de démolition commencent en 1978 et la dernière barre tombe en 1984 : ces sont les premières démolitions de ce type en France. La même année, un appel à projet est lancé pour la construction d'un nouvel ensemble de résidences. Le projet de l'actuelle cité Jacques Monod sera retenu.
familles françaises et familles d'origine maghrébine
les rapatriés d'Algérie puis des travailleurs immigrés et leurs familles
formes arrondies, arches
mur peint
Cité Monod
Ce patrimoine est vivant, à mon avis, pour l'histoire sur laquelle il est bâti, qu'il ne faut pas faire disparaître mais essayer d'apaiser.
C'est un véritable quartier "renfermé sur lui même", bien que des accès piétons le relient au quartier environnant.
XXème (après 1945)
1985
Ecrits
Maîtres d'ouvrages : la SA Logirel, la société villeurbannaise d'HLM, les OPAC de Villeurbanne et du Rhône (qui ont acheté les lieux en 1976)
Ecrits
Dans la cour de la cité Monod j'ai rencontré un adolescent auquel j'ai demandé s'il y avait un lieu qui, à son avis, pouvait être pris en photo. Il m'a parlé donc des garages condamnés qui, quand "dans le quartier c'était la guerre", étaient utilisés comme dépôts pour tout type de matériel. "Il y a aussi des voitures volées...".
Quand je lui ai demandé qu'est-ce qu'il voulait dire avec le terme "guerre" et comment il savait cela il m'a répondu "ce n'était pas vraiment une guerre mais c'était chaud, personne ne pouvait entrer ici et dans le quartier Baratin, la police n'était pas la bienvenue. Je le sais car on me l'a raconté, moi je n'étais pas encore né".
Cela témoigne d'une mémoire encore très vive des événements qui ont marqué la vie de la cité Olivier de Serres et qui semblent maintenant imprégner ces lieux.
Quand je lui ai demandé qu'est-ce qu'il voulait dire avec le terme "guerre" et comment il savait cela il m'a répondu "ce n'était pas vraiment une guerre mais c'était chaud, personne ne pouvait entrer ici et dans le quartier Baratin, la police n'était pas la bienvenue. Je le sais car on me l'a raconté, moi je n'étais pas encore né".
Cela témoigne d'une mémoire encore très vive des événements qui ont marqué la vie de la cité Olivier de Serres et qui semblent maintenant imprégner ces lieux.
Documents officiels en ligne, écrits, documentation du RIZE, visite des lieux (données de première main), vidéos INA, documentation du SIG, photos, plans du quartier
-Journal d'exposition : Olivier de Serres, radiographie d'une "cité ghetto", 2010, Le Rize, Ville de Villeurbanne.
- historique du comité de quartier (https://www.cqcv.fr/historique)
- Thibault Tellier, " De l'humanisation à la destruction du béton. La politique de la ville des années 1970 aux années 1980 ", Métropolitiques, 8 octobre 2018
- N° 1999-4345 - urbanisme, habitat et développement social + finances et programmation - Villeurbanne -
Résidence Jacques Monod - Démolition partielle des villas - Convention - Délégation générale au
développement urbain - Direction des politiques d'agglomération - Mission habitat -.
- historique du comité de quartier (https://www.cqcv.fr/historique)
- Thibault Tellier, " De l'humanisation à la destruction du béton. La politique de la ville des années 1970 aux années 1980 ", Métropolitiques, 8 octobre 2018
- N° 1999-4345 - urbanisme, habitat et développement social + finances et programmation - Villeurbanne -
Résidence Jacques Monod - Démolition partielle des villas - Convention - Délégation générale au
développement urbain - Direction des politiques d'agglomération - Mission habitat -.