Un quartier en évolution

Place de la mairie (actuelle place Grandclément), B.F. Paris, début du XXe siècle. Carte postale d'après photographie. Archives municipales / Le Rize, 2 Fi 42.

À partir des années 1970, la désindustrialisation touche le quartier comme l’ensemble de la commune. En 1968, les usines Gillet ferment définitivement. L’activité économique se déplace à La Part-Dieu, devenu aujourd’hui le deuxième quartier d’activités tertiaires en France, après celui de La Défense.
Depuis le XIX^e siècle, le quartier ne cesse de s’urbaniser, tendance renforcée par la densification de l’agglomération lyonnaise. Au cours des soixante dernières années, la place Jules-Grandclément a vu, sur la partie nord, la démolition de plusieurs groupes de « maisonnettes ». Les constructions qui les ont remplacées n’ont pas tenu compte du contexte préexistant, cassant l’unité architecturale de la place et son esprit « faubourg ». Seul le sud de la place a conservé une cohérence architecturale, où la trace du passé est encore bien visible.
En 2019, les commerces peinent à subsister face à la concurrence d’autres quartiers, comme les Gratte-Ciel ou La Part-Dieu. Si les nombreux cafés et épiceries, qui animaient la place au début du XX^e siècle, ont aujourd’hui disparu, d’autres commerces se sont développés : opticiens, instituts de beauté, pressings, agences immobilières, magasins de motos, etc. Certains commerces recensés en 1900, ont résisté à l’épreuve du temps et sont toujours en activité !
Déjà bien desservie à la fin du XIX^e siècle, la place continue de bénéficier de plusieurs trolleybus : les lignes C3 et le C11 ont remplacé les anciens tramways, mais leur tracé est resté sensiblement le même ! Le retour d’un tramway sur la place est même annoncé : le futur T6, qui reliera Debourg à La Doua. Si les Chemins de Fer de l’Est Lyonnais n’existent plus, la gare de Villeurbanne a retrouvé une seconde vie dans les années 2000, grâce au tramway T3 et à la navette Rhône-Express.
Mais le grand changement dans les déplacements, c’est l’usage de la voiture individuelle, à ses balbutiements en 1900, qui amène aujourd’hui à repenser la place qui doit lui être réservée.

Perspectives

Cœur de la ville pendant un siècle, le quartier Grandclément est aujourd’hui en pleine mutation.
Une ancienne zone industrielle, d’une superficie d’environ 45 hectares, est à réaménager, tandis que la place, d’environ 8000 m², fait l’objet d’un projet de reconfiguration.
La place saura-t-elle conserver la trace de son passé, sauvegarder sa particularité architecturale typique du XIX^e siècle ?
La place saura-t-elle affirmer la spécificité de Grandclément par rapport aux quartiers voisins, asseoir son avenir, en tant que cœur du quartier et de la future zone à aménager ?