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Consultation

Astroballe

L’Astroballe est une salle omnisport située 44, avenue Marcel Cerdan, dans le quartier de Cusset à Villeurbanne, à proximité de la station de métro Laurent Bonnevay (ligne A). Avec le Centre nautique Étienne Gagnaire et le stade Georges Lyvet situés à proximité, c’est un pôle sportif majeur de l’agglomération. D’une capacité maximale de 5600 places assises, l’Astroballe, par sa structure et son design (tribunes proches du terrain), est l’une des plus belles salles de basket de l’hexagone. Propriété de la ville de Villeurbanne, elle accueille l’équipe professionnelle de l’ASVEL Basket depuis avril 1995.

La salle de l'Astroballe en 2011, photo G. Michallet
La salle, vide de public, en 2004, photo G. Michallet
Le bâtiment de l'Astroballe, de nuit, le long du périphérique, photo Michallet

Auteur(s) : Clément Bollenot, historien

L’origine du projet

La réalisation de l’Astroballe répond à une promesse électorale faite en 1989 par Gilbert Chabroux et  son équipe de construire une nouvelle enceinte sportive, « élément structurant de l’agglomération ». Devenu maire de Villeurbanne en 1990, Gilbert Chabroux ne tarde pas à mettre en route le projet de construction d’un nouvel équipement sportif qui doit répondre à plusieurs critères. Tout d’abord, satisfaire aux exigences du sport professionnel de haut niveau (3000 places pour un club évoluant en Pro A, 5000 pour la Coupe d’Europe). Ensuite, offrir une vitrine à la ville en permettant à Villeurbanne d’accueillir des évènements sportifs majeurs. Enfin, permettre de donner un nouveau souffle à l’ASVEL après une période économique difficile marquée par une quasi faillite du club ainsi qu’une forte diminution du budget. L’ancienne Maison des Sports de Villeurbanne du cours Émile-Zola (renommée salle Raphaël de Barros en l’honneur de l’ancien président de l’ASVEL de 1963 à 1988), « magique mais désuète », n’est en effet plus adaptée aux contraintes techniques du sport professionnel moderne. Sa capacité (autour de 2000 places) apparaît désormais insuffisante.

Des cartons au terrain

Le projet de la nouvelle salle est acté le 26 octobre 1993, lors d’une séance spéciale du conseil municipal.  Les étapes sont ensuite rapidement franchies. Un maître d’ouvrage, la Société d’équipement du Rhône et de Lyon (SERL) est choisi. Le principe d’une salle multisports, « esthétique, fonctionnelle et évolutive », pouvant accueillir de grands événements internationaux est retenu. Un terrain situé sur l’espace de l’ancien stade Marcel Cerdan est choisi du fait de sa proximité avec le métro mais aussi de la présence proche du parking de Cusset (agrandi pour l’occasion). Un appel à projet est donc lancé et une trentaine de candidatures sont déposées. Cinq candidats sont présélectionnés. En mars 1994, un jury composé de cinq élus municipaux, deux élus départementaux, trois architectes et deux ingénieurs se réunit afin de procéder au choix du candidat final. Approuvé par le conseil municipal, le projet retenu jugé « très séduisant » est celui défendu par un bureau d’études mandataire villeurbannais (Europe études Gecti). Il est associé à un cabinet d’architectes (Arche, Dugelay, Tarlier). Le permis de construire est déposé mi-avril et la consultation des entreprises débute en juillet. Entre temps et avant l’ouverture d’un chantier qui « rassemble tout le monde » (selon Gilbert Chabroux), une phase d’enquêtes et d’explications est menée. Ainsi, six réunions de concertation sont organisées par la mairie avec les représentants du Comité du quartier de Cusset afin notamment d’évoquer les questions des nuisances liées au futur chantier et à la future salle. Le 20 septembre, en présence du maire, le premier coup de pelle est donné marquant le début d’un chantier de six mois. L’ASVEL dispute son premier match dans sa nouvelle salle le 20 avril 1995. Le premier d’une longue série.

L’Astroballe

Le projet retenu est celui d’une salle moderne et esthétique, « blanche et majestueuse ». La nouvelle salle culmine à 15,5 mètres de hauteur, à demi enterrée. Le terrain de jeu se situe en effet à six mètres sous le niveau du sol, réduisant ainsi la taille du bâtiment pour ne pas gêner les immeubles avoisinants. La taille est en effet imposante : 53 mètres pour les poutres qui traversent la salle et garantissent le maintien de la charpente métallique. Le terrain de basket mesure 32 par 19 mètres et il peut aller jusqu’à 44 par 29 mètres en configuration gymnastique (soit la plus grande taille autorisée). La pente des gradins supérieurs est de 43%, ce qui permet aux spectateurs d’être assez près du terrain quel que soit leur positionnement. Doté de puissants projecteurs, l’équipement offre une zone d’accueil du public avec la billetterie, une salle annexe pour l’entraînement, un bâtiment de service dont les vestiaires ainsi que des locaux administratifs, une salle pour la presse, un espace pour recevoir les partenaires et les personnalités mais aussi des locaux pour le service du sport. En 1997, une mezzanine supplémentaire est même aménagée pour faire face à l’engouement des partenaires et permettre leur accueil.

La réalisation de la nouvelle salle scelle une collaboration entre différents partenaires. Le projet a en effet coûté 60 millions de francs, ainsi répartis : 20 millions de subventions accordées par le Conseil général, 10 millions par la Communauté Urbaine de Lyon et 7,5 millions versés par le Conseil régional, le reste (22,5 millions) étant pris en charge par la municipalité de Villeurbanne.

Il s’agit donc d’un nouvel équipement appartenant aux Villeurbannais. Ainsi, à l’automne 1994, alors que les travaux viennent à peine de débuter, la municipalité lance un appel à ses lecteurs dans Viva, le magazine municipal d’information, afin qu’ils suggèrent « un nom pour la salle multisports ». En novembre 1994, la commission des voies et édifices villeurbannais, composée d’élus municipaux de tous bords, choisit parmi les six cents noms proposés. Outre ceux de personnalités liées à l’histoire de Villeurbanne, on trouve des propositions originales telles que Sport espace, l’Antre du dunk, le Palais vert, Sport Courage, Arc en Ciel, Salle de Cusset, Villeurb’halle … C’est finalement LAstroballe qui est retenu. Pour marquer l’ouverture d’une nouvelle époque dans le sport villeurbannais, les journées portes ouvertes qui suivent l’inauguration officielle de la salle le 19 avril 1995, permettent à chacun de se familiariser et de s’approprier ce nouvel écrin.

 Et demain ?

 La question de l’avenir de l’Astroballe se pose nécessairement, notamment depuis l’arrivée de Tony Parker à la présidence du club en 2014. Ce dernier, qui nourrit une politique ambitieuse à l’égard de son club n’a jamais caché son souhait de construire une nouvelle salle, dédiée au seul basket, d’une capacité minimum de 15000 places. Si l’Astroballe a parfaitement rempli son rôle pendant vingt ans, devenant le symbole d’un club et un élément structurant du paysage sportif villeurbannais, la volonté de développer l’ASVEL et d’en faire l’égale des plus grands clubs européens peut modifier la donne. Si Tony Parker a fait de la construction d’une nouvelle salle l’une de ses conditions d’investissement au club, la question de sa localisation se pose aujourd’hui. En juin 2012, le projet de l’Arena (une salle de 14800 places, multifonctions) est abandonné. Depuis cette époque, l’idée d’une nouvelle salle avance peu à peu. Plusieurs sites sont évoqués : le secteur de Carré de Soie à Villeurbanne, le quartier de Gerland à Lyon ou encore les terrains du Montout à Décines, à proximité du futur OL Land. En avril 2014, l’incertitude autour de l’emplacement de la future salle semble se dissiper puisque Gérard Collomb annonce au cours de sa campagne que celle-ci se fera sur Villeurbanne « dans les trois ou quatre ans, s’il n’y a pas une multitude de recours ». Si cette annonce est en droit de rassurer les supporters et la municipalité dont le maire rappelle que l’ASVEL fait partie intégrante de l’identité de la ville et que « la construction de cette salle à Villeurbanne s’inscrit dans une histoire », le chapitre n’est pas clos. Reste en effet à trouver un terrain d’entente entre tous les acteurs du dossier.


Sources

Archives municipales de Villeurbanne :

254W25 : études de faisabilité, avant-projet sommaire (1993), jury du concours sur esquisses (8 mars 1994), appel de candidature : jury (12 janvier 1994).

296W136 : règlement du concours de concepteurs, subvention de la région, convention de mandat entre la ville de Villeurbanne et la SERL, choix de la procédure de dévolution des marchés (concours architecte, concours conception-réalisation). Délibérations du conseil municipal (subvention, mandat, constitution du jury). Compte rendu commission générale du 26 octobre 1993. (1993-1994)

296W137 : subvention de la région, appel d’offre, croquis de la salle par EEG, estimation des travaux par EEG, permis de construire de la nouvelle salle, plans, rapport du jury sur le concours.(1993-1994)

296W138 : proposition de noms pour la salle (concours) (1994).

318W17 : plans, études de faisabilité de la salle, mémoire expliquant l’intérêt de bâtir cette nouvelle salle, organisation et caractéristiques de la salle, plan d’un projet de salle de 4000 places (1988).

318W24-25 : dossier de relations entre entreprises et salle (chantier) (1994-1996).

318W27 : convention d’utilisation de la salle entre l’ASVEL Basket et la municipalité (1995), dossier de presse ouverture Astroballe (1995).

318W28 : enquête publique de faisabilité d’une extension de capacité d’accueil de la salle : plans et permis de construire (1996).

Sources imprimées
Articles de presse :

 « Salle multisports : première pierre en septembre », Viva, magazine municipal, avril 1994, p. 4-5.

« ASVEL, une nouvelle ère », Viva,  n° 84 juillet/août 1994, p. 20-21.

« L’année basket », tract « Un nom pour la salle multisports » : appel aux villeurbannais pour qu’ils suggèrent un nom pour la nouvelle salle,  Un projet qui prend forme », Viva, septembre-octobre 1994,  p. 20-21.

« Elle s’appellera l’Astroballe », Viva, novembre 1994, p. 6-7.

« L’Astroballe ouvre ses portes », Viva, avril 1995, pp. 4-9.

« Villeurbanne, partie prenante », Viva, novembre 1995, p. 8-9.

 « L’heure des grands choix », Le Progrès, 26 octobre 1993.

« Salle : un choix très séduisant », Eloi (Jacques), Le Progrès, 9 mars 1994.

« L’ASVEL sera bien relogée », Eloi (Jacques), Le Progrès, 10 mars 1994.

« De la maison des Sports à l’Astroballe, l’Astroballe mode d’emploi », Le Progrès, 19 avril 1995.

« L’ASVEL s’équipe d’une mezzanine », Guillou (Patrick), Le Progrès, 2 octobre 1997.

El Mlaka (Jérémy), « Abandon du projet Arena de l’ASVEL : retour sur un cas d’école », Rue89Lyon, 29 décembre 2012.

« Tony Parker va-t-il pouvoir peser dans le projet de la grande salle de l’ASVEL ? », La Tribune de Lyon, 2 avril 2014.

Corollier (Catherine), « Villeurbanne déroule le tapis rouge pour Tony Parker », Libération, 24 avril 2014.

Fernandez (Ken), « Patience pour la nouvelle salle », Lyon Capitale, 21 juillet 2014.


Thèmes : Sport et loisirs

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