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Consultation

ASVEL

L’ASVEL, « ambassadeur du basket français » selon les mots mêmes de Charles Hernu apparaît comme le véritable fleuron sportif de Villeurbanne. Réputé tant au plan national qu’européen, le club a acquis ses lettres de noblesses en se forgeant l’un des plus beaux palmarès du basket français, rivalisant avec le CSP Limoges et l’Elan béarnais Pau-Orthez.

Tony Parker Camp le 21 juillet 2014 avec la ministre de la jeunesse et des sports (ph. G. Michallet)
L'équipe de l'ASVEL au milieu des années 1950 (ph. Egéa -Gaymard)
L'Amicale des Charpennes en 1907

Auteur(s) : Clément Bollenot, historien

La genèse d’un club

L’ASVEL est née d’une fusion entre deux clubs : l’Association Sportive Villeurbanne et l’Éveil Lyonnais (d’où le sigle ASVEL). À l’origine de l’AS Villeurbanne, on trouve l’Amicale des Charpennes, important club omnisports né en 1903. L’association, enregistrée à la préfecture en 1906, compte initialement plusieurs sections : l’athlétisme, le football, le rugby et la natation. Fondée par d’anciens élèves des écoles du cours Émile Zola et de la Grande-Rue des Charpennes, elle a pour but de s’occuper des jeunes du quartier. En 1930, celle-ci fusionne avec l’Étoile sportive Villeurbannaise et forme désormais l’Amicale Sportive villeurbannaise (devenue ensuite Association Sportive Villeurbanne en 1934). Il s’agit d’un club laïc qui occupe alors le nouveau stade municipal (futur stade Georges Lyvet). Le 21 décembre 1948, il fusionne par le biais du basket avec l’Éveil sportif-Sainte Marie de la Guillotière de Lyon, un club de basket lyonnais sous le patronage de la paroisse. L’article 5 de ses statuts mentionne ainsi que « ses membres actifs doivent avant tout être catholiques ». Si l’Association sportive villeurbannaise est alors plus connue pour le rugby, l’Éveil Lyonnais est déjà réputé pour son équipe de basket. Cette fusion, née de la volonté commune de Pierre Barbier (président de l’Éveil Lyonnais) et de Pierre Millet (premier président du club) fait beaucoup parler à l’époque. En effet, cette alliance de deux clubs, que tout semble opposer, est un peu vue comme « le mariage de la carpe et du lapin », voué à l’échec. L’ambition affichée d’en faire un grand club de l’agglomération va pourtant rapidement se concrétiser.

Une réussite sportive

Depuis la création du championnat national en 1949, l’ASVEL Basket n’a jamais été reléguée à l’étage inférieur. Dès 1949, l’ASVEL Basket remporte le championnat excellence avant de remporter le championnat national en 1950. Mené par André Buffière[1], ancien joueur de L’Éveil Lyonnais, le club continue sur sa lancée les saisons suivantes et se crée un palmarès important : jusqu’à 1957, il remporte six fois le championnat (ainsi qu’une finale perdue) et deux coupes de France. S’en suivent alors quelques années plus difficiles, jusqu’à l’arrivée de Raphaël de Barros à la tête du club. Il en sera président jusqu’en 1988. Pendant cette période, l’ASVEL Basket reprend sa marche en avant dans sa quête de titres et remporte neuf titres de champions et deux coupes de France.

C’est en 1965, pendant cette période faste, qu’est recruté Alain Gilles[2]. Surnommé « Monsieur basket », il est élu « Meilleur basketteur français du XXe siècle ». Véritable légende de l’ASVEL, il mène le club lors des épopées européennes du club (notamment lors des demi-finales des clubs champions 1976 et 1978). Misant effectivement sur une politique de formation des jeunes talents français (Alain Durand et Jean-Michel Sénégal, tous deux formés en son sein, ont ainsi été capitaines de l’équipe de France), l’ASVEL n’échappe cependant pas à l’américanisation du championnat dans les années 1970. Bob Purkhiser, recruté en 1971, constitue un redoutable duo avec Alain Gilles. Dans les années 1980, le club peut aussi compter sur Willie Redden et Jacques Monclar. Malgré l’accession en finale de la Coupe des Coupes en 1983, cette période est plus compliquée sur le plan national.

Après les départs de Raphaël de Barros et d’Alain Gilles, le club connaît une situation difficile, notamment au plan financier. En 1992, il est en effet au bord de la faillite. Marc Lefebvre et Francis Allimant mettent en place un plan de reprise soutenu par la municipalité de Villeurbanne qui ne veut pas laisser mourir le fleuron sportif de la ville. Se professionnalisant, il devient Société Anonyme à Objet Sportif. L’arrivée de Grégor Beugnot sur le banc d’entraîneur et le recrutement du meneur américain Delaney Rudd lui permettent de retrouver les sommets. L’ASVEL remporte alors la coupe de France (1996 et 1997) et atteint à quatre reprises la finale du championnat. Sur la scène européenne, les résultats sont également très bons, puisque le club joue une demi-finale de la Coupe Korac et un Final Four de l’Euroligue en 1997.

C’est à cette époque que, portée par le soutien des collectivités territoriales, elle est dotée d’une vraie salle de basket : l’Astroballe. Jusqu’alors, elle évoluait en effet dans l’ancienne Maison des Sports (rebaptisée salle Raphaël de Barros)[3] du cours Émile Zola, une salle chaleureuse mais devenue inadaptée aux contraintes du sport moderne.

En 2001, devenue l’ASVEL Lyon-Villeurbanne, le club signe un partenariat économique avec l’entreprise Adecco et prend le nom d’Adecco ASVEL Lyon-Villeurbanne. C’est aussi à ce moment que Gilles Moretton arrive à la présidence. Le club entre alors dans une phase de développement avec la création d’un nouveau siège administratif et le renforcement du centre de formation existant (création de la Maison Verte en 2006).

En 2007, il signe un nouveau partenariat d’une durée de quatre ans avec Adecco qui renonce toutefois à ajouter son nom à celui du club qui redevient donc ASVEL Lyon-Villeurbanne. En 2008, l’anniversaire des soixante ans est un évènement majeur et le club change de logo à cette occasion. Vincent Collet arrive sur le banc pour la saison 2008-2009. Il devient par la suite entraîneur de l’équipe de France, championne d’Europe en 2013 et troisième de la Coupe du Monde 2014. Si l’ASVEL remporte le titre de champion de France en 2009, c’est aussi cette année-là que Tony Parker y fait son entrée.

 L’ère Parker

 L’arrivée du quadruple champion NBA (la ligue de basket nord-américaine) dans le capital de la Société Anonyme Sportive Professionnelle ASVEL Basket, annonce une ère nouvelle. La star du basket arrive au club en février 2009 en achetant 10% des parts du capital (puis à nouveau 10% en juin 2009) et devient alors vice-président du club, chargé des opérations basket. Son objectif est de faire rivaliser l’ASVEL avec les plus grandes équipes européennes. Les années qui suivent le dernier titre de champion obtenu par le club sont en dents de scie. Ce qui n’empêche pas Parker de jouer sept matchs pour l’ASVEL à l’automne 2011, profitant du lock-out (grève des joueurs) de la NBA et suscitant un véritable engouement autour du club.

L’arrivée de Parker doit se traduire par des résultats probants, la mise en place de l’Académie Tony Parker (lieu de formation des jeunes de l’ASVEL) ainsi que la réalisation d’une nouvelle salle de 15 à 17000 places « sur Lyon ou Villeurbanne » pour répondre aux nouvelles ambitions du club. Le 21 mars 2014, Tony Parker annonce dans la presse son rachat de l’intégralité des parts manquantes du capital et  en devient aussi le président, à la fin du mois de mai. Il prévoit que le budget sera revu à la hausse et qu’il terminera sa carrière à l’ASVEL, dans cinq ou six ans. Avec son réseau de relations, Parker promet l’arrivée d’investisseurs de New York, ainsi qu’une connexion avec son actuel club de San Antonio au Texas. Depuis le 1er juillet 2014, Tony Parker a également noué un partenariat avec le groupe lyonnais d’assurance April.

 L’ASVEL omnisport

 L’ASVEL, si elle est principalement (re)connue pour le basket, permet aussi la pratique de différents sports. Distincte de l’ASVEL basket professionnelle, l’ASVEL omnisport fonctionne sous la forme d’une association loi 1901, à but non lucratif, dont le siège est au 245, cours Émile Zola. Affiliée aux différentes fédérations nationales, l’ASVEL omnisport propose à ses membres la pratique de l’éducation physique et des sports, ainsi que tous jeux et disciplines propres à développer les forces physiques ou mentales. Comptant aujourd’hui plus de 2000 adhérents, elle propose une dizaine d’activités sportives. On y retrouve les sections les plus anciennes du club, qui ont comme point commun, les valeurs éducatives liées au sport : à savoir l’athlétisme, le rugby et le football. On trouve aussi les boules, le hockey, le judo, la lutte, le ski-montagne, le triathlon et le volley-ball.

 


Notes

[1] André Buffière, né le 12 novembre 1922 à Vion (Ardèche)  est décédé le 2 octobre 2014.

[2] Alain Gilles, né le 5 mai 1945 à Roanne, avait disputé son 1er match en coupe de France le 7 janvier 1961 avec la Chorale de Roanne face à l’ASVEL et son dernier match, à 41 ans, le 10 mai 1986, 25 ans plus tard, face à Limoges. Il décède le 18 novembre 2014 à Montpellier.

[3] La salle du cours Emile Zola, entrée en service le 5 novembre 1957, d’abord baptisée Maison des Sports, prend le 1er avril 1995  le nom de Raphaël de Barros décédé le 7 août 1993, au moment où l'A.S.V.E.L. intègre l'Astroballe.


Bibliographie

Chevally (Claude), La green team de A à Z : l’abécédaire de l’ASVEL, Revoir, 2010.

Roggero (Jacques), ASVEL, la légende des Verts, collection les grands clubs français, 1996, 160 p.


Sources

Sources imprimées

 - Publications promotionnelles :

 « ASVEL, les ambassadeurs de notre Ville », note de Charles Hernu.

« ASVEL Basket » : livre de présentation du club (effectif, public…), 1989.

« Rendez-vous avec l’ASVEL Basket » : livret de promotion du club en vue de la recherche de partenariats, 1991.

« 1948/1998 », livret évoquant le cinquantenaire du club.

 Articles de presse :

 Yon (François), « Les 80 ans de l’ASVEL Rugby » et « Une longue histoire », Journal Rhône-Alpes Lyon-Matin, 20 mai 1984.

Bozonnet (Jean Jacques), « Le dessus du panier », Le Monde, 21 juin 1984.

Devinaz (Danielle) et Jadot (Bernard), « De l’amicale des Charpennes à l’ASVEL. Huit décennies de rugby villeurbannais »,  Le Progrès de Lyon, 2 avril 1989.

Malo (Isabelle), « ASVEL : de la naissance d’un mythe au premier titre national », Le Progrès de Lyon, 17 décembre 2005.

« Bataille de maires pour un Parker », Le Point, 3-9 avril 2014, p.2.

Donnay (Jacques), « Tony Parker investit pour faire rebondir l’ASVEL », Tout Lyon, 5-11 avril 2014, p.15.

Garcin (Thimoté) et Brikh (Razik), « Pourquoi Tony Parker a décidé de prendre le pouvoir à l’ASVEL », Lyon Capitale, n°732, avril 2014, p11.

« Après la victoire des Spurs en NBA, TP est désormais président de l’ASVEL », Rue89 Lyon, 30 juin 2014.

Sitographie

www.asvelbasket.com : site officiel de l’ASVEL Basket, (onglets « historique » et « palmarès »).

 


Thèmes : Sport et loisirs

1 commentaire

  • R, 16 septembre 2023 à 2h21Répondre
    "Après les départs de Raphaël de Barros et d’Alain Gilles, le club connaît une situation difficile, notamment au plan financier."......c'est faux la situation était déjà périlleuse à la fin de l'ère De Barros. Autant nous pouvons féliciter Raphael De Barros pour les titres acquis pendant sa présidence et surtout d'avoir su recruté Alain Gilles joueur de légende (le Roannais) et Bob Purkisher (Américain d'exception) autant nous pouvons lui tenir grief d'avoir précipité l'Asvel dans une difficulté pécuniaire irrémédiable.....En 1987/1988 le sponsor de l'époque "BRANDT" convoque pour un diner nocturne l'Etat major de Villeurbanne basket pour un éventuel renouvellement de sponsoring pour l'année suivante. Les dirigeants de Brandt viennent au complet il y a Alain Gomez PDG de Brandt , Emile Boisset PDG de la Ciapem basé sur Lyon (lave linge) …etc...…ils sont une quinzaine environ….. De Barros qui officiait tout seul prenait toutes décisions ...et ne supportait pas d'avoir des hommes de caractère autour de lui se présente accompagné d'Alain Gilles et de Mario Manzuni (trésorier de l'Asvel ) qui travaillait avec lui dans sa chaudronnerie…. L'équipe dirigeante de "Brandt" est complétement surpris de la désinvolture du Président Villeurbannais.....lesquelles s'attendaient à voir une équipe structurée autour de son Président. De Barros avait d'autre qualité mais n'était pas un homme de dialogue et avait du mal à s'exprimer....Manzuni était un comptable compétent mais n'avait pas du tout la fibre de la discussion. Alain Gilles fit de son mieux pour faire illusion mais ce repas réunion fût un fiasco retentissant.....au bout d'une demi heure les cadres supérieurs de l'entreprise se demandaient ce qu'ils étaient venu faire ici.....Evidemment le sponsoring s'arrêtait suite à ce diner et c'était le début de la fin pour l'Asvel.....Le sponsoring de l'année suivante n'était pas du tout du même niveau que celui ci d'où les difficultés financières qui s'en suivirent et la reprise en catastrophe du club par Charles Hernu maire de Villeurbanne.... en 1990.......voici la vérité sur la fin de l'ere De Barros.....Evidemment je suis sûr de ses affirmations sinon je ne me permettrait pas de les divulguer et surtout de les diffuser…..

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