Loger les populations

Les cités patronales et les habitations à bon marché (HBM)

La question du logement

La croissance démographique continue pendant la deuxième moitié du XIXe siècle et la période de l’entre-deux-guerres pose la question du logement Il s’agit d’une population d’adultes qui arrivent pour chercher du travail dans les nombreuses usines implantées dans la commune.

En dehors des rares tentatives paternalistes du genre de celle des cités Gillet, la question du logement ouvrier se pose à Villeurbanne comme dans beaucoup de villes ouvrières.

Le plus souvent, pour accueillir ces nouveaux arrivants, des propriétaires fonciers vendent ou louent des parcelles viabilisées ou non, sur lesquelles s’implantent des constructions très hétéroclites, faites de tôles, en attendant de pouvoir construire : cela se fait par exemple dans le quartier du Tonkin. Dans ces lotissements anarchiques, les conditions d’hygiène sont souvent mauvaises : égouts, voirie sont absents ou insuffisants.

L'avènement du logement social en France

Plusieurs lois en faveur du logement social sont votées à partir de la fin du XIXe siècle. Les HBM sont créés par la loi Siegfried de 1894. Mais leur constitution dans les départements n’est pas obligatoire. La loi Strauss oblige à la construction de logements répondant à des normes de salubrité. D’autres lois complètent ce dispositif mais sans grand effet. La crise du logement dans les villes s’aggrave dans les années 1930 et l’État aide les sociétés HBM à construire des logements sociaux. La loi Loucheur de 1928 encourage l’accession à la propriété.

Habitat social collectif et individuel municipal à Villeurbanne

La municipalité Villeurbannaise tenue par les socialistes, avec à sa tête des maires souvent médecins, porte un grand intérêt à la question du logement social.

Les deux ensembles rue Michel Servet et rue Pierre Cacard sont construits dans les années trente.

L’ensemble de la rue Michel Servet est livré juste avant l’achèvement des travaux de l’ensemble des Gratte-ciel qu’il jouxte. Il n’est d’ailleurs pas évident aujourd’hui de distinguer l’ensemble HBM, des immeubles Gratte-ciel.

L’ensemble de la rue Pierre Cacard, entre l’actuel quartier de la Perralière et le cours Émile Zola est plus identifiable aujourd’hui.

Ce qui caractérise ces deux ensembles est leur construction par les HBM, office public d’Habitation Bon Marché, ancêtre dans les années 1930 des offices HLM d’aujourd’hui.

A Villeurbanne, nombre de petits immeubles de 3 ou 4 étages ont été construits grâce à ce dispositif. Dans le cadre des HBM, les immeubles répondent à des normes de construction très modernes : superficie minimum, gaz, électricité, eau courante avec douche et sanitaire.

La munipalité encourage aussi la création d'un lotissement municipal, permettant à certains ouvriers d'accéder à l'habitat individuel : les cottages villeurbannais

Les documents

La première carte postale montre une image des cités ouvrières possédées par l'entreprise Gillet. Alors que la deuxième permet d'appréhender les conditions de vie d'une partie de la population villeurbannaise à l'époque.

Dans la perspective des élections municipales de 1935, Lazare Goujon fait concevoir à son administration un bilan de ses dix années à la tête du conseil municipal. Il y détaille les actions entreprise sous son mandat en faveur du logement. Il s'agit d'un document de communication politique, mais il renferme de nombreuses informations sur la création de logements sociaux à l'époque.

Une affiche et un plan type des maisons de type "cottage social" montrent aussi comment les villeurbannais sont incités à accéder à l'habitat individuel.