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Commémorations

Insurrection

A la fin du mois d’août 44, les troupes de libération de la 1ère armée dirigées par le Général de Lattre de Tassigny sont à quelques kilomètres de Saint-Étienne et Saint-Chamond. Les blindés alliés sont à Grenoble et se dirigent sur Lyon. Paris est libéré depuis une semaine.

Dans l’agglomération lyonnaise et à Villeurbanne, la Résistance locale prend l'initiative du soulèvement. Des combats ont lieu à Villeurbanne comme le rappelle l’article du Bulletin municipal. Les combattants des maquis voisins participent aux opérations. L’insurrection s’étend aussi à la Croix-Rousse, à Vénissieux. Il y a des morts. Les Allemands se retirent après avoir dynamité les ponts du Rhône et de la Saône. Le 15 septembre, la 1ère armée entre dans Lyon.

Photo : La barricade de la rue Edouard-Vaillant, pendant l’insurrection. © DR

Commémoration

Un monument érigé aux Charpennes commémore l’insurrection villeurbannaise. La nouvelle municipalité de Villeurbanne élue, entend en effet célébrer l’anniversaire de la libération de la ville sans faire aucune référence aux opérations qui se sont passées dans l’ensemble de l’agglomération. Commémoration et propagande municipales font plutôt ici bon ménage, mais l’Histoire de la Libération est un peu plus compliquée dans la réalité.

La guerre officiellement terminée, il faut panser les plaies, juger les coupables (l’épuration bat son plein) et exalter les héros. L’exhumation des 78 corps de résistants dont celui de l’imprimeur du journal Franc-Tireur et de son fils arrêtés par les Allemands entre octobre 1943 et juin 1944 provoque un moment d’émotion particulièrement intense. Ils reçoivent les honneurs civils, militaires et des mouvements de Résistance. Ils avaient été condamnés à mort par le tribunal militaire allemand et fusillés au stand de tir du terrain militaire de la Doua. De nombreux résistants emprisonnés au Fort Montluc y ont aussi été exécutés. En 1954, une Nécropole est inaugurée au même endroit pour honorer la mémoire des « combattants français, ressortissants des anciens territoires coloniaux et des protectorats et alliés tombés lors des guerres de 1914-1918 et 1935-1945 »[1]. D’autres lieux d’exécutions par les Allemands à partir de novembre 1942 existent sur l’agglomération lyonnaise. On peut citer à Saint-Genis-Laval, le caveau des martyrs. Le 20 août 1944, quelques jours avant la libération de Lyon, les Allemands extraient 120 prisonniers de Montluc et les assassinent. Une immense tombe abrite les cendres des victimes.