Des fermes aux usines
Extrait de "Villeurbanne autrefois"
Pourtant, depuis 9 ans, la filature Villard de la rue des Sauveteurs (actuelle rue E.-Vaillant) induit un certain dynamisme en même temps qu'un nouvel apport de population Parmi les nouveaux arrivants, d'anciens paysans du Bas-Dauphiné trouvent à se loger dans les premiers immeubles dits "de rapport" et dans les cités ouvrières construites par les patrons des nouvelles usines.
Après la main-d'œuvre paysanne, c'est au tour des immigrés d'arriver dans la cité à la recherche du travail Ils viennent d'Espagne mais surtout, avant 1814, d'Italie. En 1905, la cité Garcin (l'actuelle rue Courteline) accueille une quarantaine de familles italiennes, pour la plupart originaires du Piémont ou de la région de Naples. Malgré la modestie des logements, ils sont mieux installés que nombre de leurs compatriotes qui doivent trouver refuge dans des bâtiments ruraux inoccupés. Mais très vite, les italiens font la preuve que leur réputation n'est pas usurpée. Ils édifient de petites maisons à l'architecture assez anarchique, souvent imbriquées les unes dans les autres, Quelques-unes sont encore visibles dans le quartier, notamment le long de la rus des Bienvenus ainsi nommés peu après la guerre de 14-16 en l'honneur des populations immigrées.
Quand éclate la guerre de 14, le visage du secteur a déjà bien changé, surtout dans sa partie ouest, la plus proche de Lyon, qui a vu l'implantation de la Filature - devenue filature de Schappe - d'industries textiles, de teintureries et de petits ateliers d'outillage et dé mécanique. Au plus prés du canal du Jonage, des fermes et des jardins demeurent encore bien en place.
In Villeurbanne autrefois, Danielle Devinaz et Bernard Jadot, Horvath éditeur, 1988.