LE THÉATRE MUNICIPAL
Cette exposition virtuelle revisite en quelques images la première période du théâtre de Villeurbanne entre 1934 et 1957.
En 1927, Le Palais du Travail est alors le premier édifice du nouveau centre-ville imaginé par Lazare Goujon dans les années 1920. Edifié face à l’Hôtel de Ville de Villeurbanne, il symbolise le projet culturel du mandat de Lazare Goujon, dédié à la laïcité, aux activités intellectuelles, culturelles, associatives et à l’hygiène. A sa construction, le bâtiment offre au public villeurbannais un dispensaire, une piscine, une salle de spectacle et une brasserie. Il doit contribuer à la distraction et à l'éducation populaire. Entre 1928 et 1934, le maire décide de convertir la salle de spectacle en théâtre municipal qu'il inaugure le 5 avril 1934 avec l’opérette Le Pays du Sourire. La presse lyonnaise (ici La Semaine à Lyon du 27 avril 1934) recouvre l'évènement :
La salle installée au premier étage du Palais du Travail peut recevoir jusqu’à 1500 personnes. Si elle est ouverte aux manifestations politiques, associatives, caritatives, aux galas, les opérettes vont progressivement, en une vingtaine d'années, monopoliser sa programmation. Le théâtre municipal devient vite une référence du spectacle d’opérette en province avec une troupe permanente composée de 12 artistes, 30 choristes, un corps de ballet de 10 danseuses, 16 musiciens et l'apport régulier de troupes extérieures. Les rôles principaux sont le plus souvent tenus par des vedettes d’opérettes parisiennes connues nationalement et à l'étranger, comme Rudy Hirigoyen, ténor à la notoriété internationale, membre de la Gaîté-Lyrique, une troupe parisienne régulièrement invitée à Villeurbanne. Michel Dens, baryton, présent également sur diverses scènes de France à partir de 1934, se produit régulièrement au théâtre de Villeurbanne, où il interprète pour la première fois Sou-Chong dans Le Pays du Sourire.
D’autres chanteurs ou musiciens tels qu’Edith Piaf, Yves Montand, Mireille, Lucienne Boyer, Marie Dubas ou Ray Ventura se produisent sur la scène de Villeurbanne, le temps de quelques représentations.
Certaines opérettes telles L’Auberge du Cheval Blanc, Le Barbier de Séville, Les Mousquetaires au Couvent, Les Cloches de Corneville, La Fille de Mme Angot, Véronique … sont régulièrement reprogrammés entre 1934 et 1957 au théâtre municipal de Villeurbanne. Le Pays du Sourire compte à lui seul, plus de 180 représentations.
Les directions se succèdent au fil des années. Tout d’abord, Claude Charmat de 1934 à 1936 suivi de J. Ellie de 1936 à 1937. Ensuite, Paul Camerlo et M. Guichard pendant 10 ans, de 1938 à 1949. En période de guerre, les représentations sont maintenues et les horaires restent inchangés : vendredi soir, samedi soir, dimanche matin et soir. En 1949, Camerlo est appelé à la direction de l’Opéra de Lyon. Léo Lempers, chef d’orchestre, reprend le théâtre jusqu’à son décès en 1955. L’activité se poursuit avec son épouse jusqu’en 1957, date à laquelle Mme Lempers démissionne, car le théâtre est submergé de dettes, les opérettes n’attirant plus le public local.
En 1957 Etienne Gagnaire, le maire de Villeurbanne, confie le théâtre à Roger Planchon, comédien, qui le rebaptise « Théâtre de la Cité ». Les opérettes disparaissent et font place au répertoire théâtral revu par Planchon : Les Fourberies de Scapin, Paolo Paoli, Les Trois Mousquetaires…
C’est en 1972 que Jacques Duhamel, ministre des Affaires culturelles, accorde le label national au théâtre de Villeurbanne devenu Théâtre National Populaire (TNP).