VILLEURBANNE LA LABORIEUSE ?
Villeurbanne a longtemps affirmé avec fierté son identité industrielle, en s’appuyant sur les valeurs positives de la culture ouvrière. Cette représentation se fonde sur une réalité historique. La ville est née de l’industrialisation massive de son territoire et de sa croissance démographique très rapide. D’une petite commune rurale, Villeurbanne est devenue entre 1880 et 1930 une grande ville. Mais dans ce processus d'urbanisation accélérée, l’originalité de Villeurbanne tient sans doute à la volonté continue des pouvoirs municipaux de défendre l’indépendance de la commune : pour s’affranchir de son statut de banlieue lyonnaise, la commune a valorisé son identité laborieuse et moderne.
A partir des années 1970, les fermetures d'usine bouleversent en profondeur le paysage urbain de Villeurbanne et la composition sociale de sa population. Aujourd’hui, les traces laissées par les activités industrielles sont diffuses : de rares cheminées sont encore debout, quelques architectures restent encore reconnaissables… Les immeubles d’habitation ont bien souvent remplacé les bâtiments des usines et les ouvriers ne représentent plus que 20 % de la population active.
Pourtant, l'image d’une ville populaire subsiste, dans les perceptions des habitants autant que dans le discours politique des municipalités. En retraçant à partir d’images d’archives les grandes lignes de l’histoire industrielle de Villeurbanne, cette exposition invite à réfléchir à plusieurs questions : comment s’est forgée l’image d’une Villeurbanne ouvrière ? Quel est aujourd’hui l’héritage encore visible de cette histoire ? Comment prendre en compte la mémoire sociale et le patrimoine industriel dans les projets urbains contemporains, à Villeurbanne et dans l’ensemble de l’agglomération lyonnaise ?