Les banlieues et la religion

Fête de l'Aïd-El-Kebir organisée par la mosquée Othmane © Bruno Amsellem

Si les mouvements religieux émergents en raison d’une immigration nouvelle suivent d’abord la logique de regroupement dans l’espace des migrants, ils peuvent également subir à plus long terme la dégradation de l’image de ces quartiers populaires. Dépassant le discours alarmiste des médias, qui amalgame volontiers religions, fondamentalismes et « ghettos », nombre d’élus retiennent des solutions pragmatiques pour faire face aux besoins des communautés religieuses dans les territoires en pleine expansion. À Vaulx-en-Velin par exemple, une synagogue, un temple protestant et une église catholique ont été inaugurés récemment, et bientôt une mosquée. Cette impulsion n’est pas due qu’à de seules raisons d’opportunités foncières de cette ville en pleine rénovation urbaine, mais aussi à une certaine bienveillance politique, puisque le maire y affirme « Les religions ont droit de cité : elles peuvent servir au vivre ensemble ». Une ville comme Bussy-Saint-Georges, intégrée à la ville nouvelle de Marne-la-Vallée a fait le choix de la construction d’une « esplanade des religions » qui va regrouper à terme un temple bouddhiste taiwanais, une pagode laotienne, une mosquée, un centre culturel arménien, un temple évangéliste, une synagogue…