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Contre l'annexion

Lutter contre l'annexion lyonnaise et pour l'indépendance de Villeurbanne

1856, 1857, 1860, 1874 : autant de dates qui correspondent à des tentatives de la ville de Lyon d’étendre son territoire en annexant Villeurbanne : mais contrairement à Vaise, la Croix-Rousse ou la Guillotière, l’ancienne commune dauphinoise résiste tout au long du 19 e siècle. Seul le parc de la Tête d’Or doit être concédé en 1894, suite à la construction de la ligne de chemin de fer qui l’en sépare du reste de la commune. Vive Villeurbanne autonome
Entre 1901 et 1906 se déroule la dernière et la plus sérieuse des offensives de la Ville de Lyon. La décision du cirque Barnum de s’implanter à Villeurbanne, en jouant sur la concurrence fiscale, est le prétexte saisi par le maire de Lyon, Victor Augagneur, pour formaliser auprès du Parlement sa volonté d’expansion. Les arguments présentés insistent notamment sur le nécessaire contrôle de cette banlieue de 30 000 habitants : « l’existence à ses portes d’une cité industrielle telle que Villeurbanne, sur laquelle elle n’a aucune prise, constitue pour [Lyon] un véritable danger hygiénique, de nature à compromettre la santé même de ses habitants ».
Le maire de Villeurbanne, Frédéric Faÿs, conteste le projet de loi sur le fond : « dans un régime démocratique, il est élémentaire de laisser les populations maîtresses de leur sort, de leur reconnaître le droit de disposer d’elles-mêmes ». Les élus se savent soutenus par la population qui répond présente lors des manifestations publiques qui se succèdent et qui s’exprime massivement contre les « ennemis annexionnistes » lors de deux enquêtes publiques. Malgré un rapport favorable de la commission désignée par la Chambre à l’instauration d’un 10 e arrondissement de Lyon, le projet n’aboutit pas : le député de la circonscription réussit à retarder le processus de décision et le 19 janvier 1906, un décret retire le projet d’annexion du bureau de la Chambre. Les projets expansionnistes de Victor Augagneur auront provoqué l’affirmation d’une identité villeurbannaise qui s’est prolongée jusqu’à nos jours.