Édifier

Mosquée Othmane © Bruno Amsellem

L’Église catholique est l’institution religieuse qui a historiquement le plus marqué le paysage urbain villeurbannais. Comme dans le reste de l’agglomération lyonnaise, le maillage religieux est ancien. L’église Saint-Julien (aujourd’hui Saint-Athanase, accueillant le rite catholique ukrainien), située sur la butte de Cusset à l’abri des inondations du Rhône et de la Rize, a longtemps été le seul édifice de culte de Villeurbanne. C’est essentiellement à partir du premier tiers du 19e siècle, avec les débuts de l’industrialisation, que commence à se poser la question de nouveaux lieux de culte dans cet espace encore largement rural et situé aux confins du diocèse de Grenoble. En particulier, les quartiers villeurbannais au contact direct de Lyon sont alors en voie de peuplement rapide. La mairie jusque-là située rue Pierre-Baratin est transférée place Grandclément en 1831 et l’église de la Nativité est construite sur la place à partir de 1830.

La vie religieuse villeurbannaise est rythmée pendant près d’un siècle, entre les années 1870 et 1960, par la construction de nouvelles églises, de plus en plus excentrées vers l’est : l’église du Cœur-Immaculé-de-Marie en 1842 dans le quartier de la Ferrandière ; Sainte-Madeleine-des-Charpennes en 1872 ; la Sainte-Famille construite en 1927 et fréquentée par la forte communauté italienne du quartier de Croix-Luizet ; Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus en 1931. Le rattachement des paroisses de Villeurbanne au diocèse de Lyon en 1954 et la mise en œuvre d’une véritable politique d’équipement religieux dans l’agglomération sous l’égide de l’Office diocésain des paroisses nouvelles créé en 1958 conduisent à l’édification de nouvelles églises marquées par l’architecture fonctionnaliste des Trente Glorieuses, comme Saint-François-Régis en 1961, Notre-Dame d’Espérance en 1965, ou la nouvelle église Saint-Julien de Cusset achevée en 1969.

Pour les communautés juive et musulmane de Villeurbanne, la construction d’un lieu de culte est plus récente. La synagogue de la Fraternité, bâtie avec l’aide de jeunes volontaires allemands protestants de l’Aktion Sühnezeichen (Action pour le repentir), est inaugurée en 1964. L’installation à Villeurbanne de familles juives séfarades en provenance d’Afrique du nord à la fin de la guerre d’Algérie renforce la présence du judaïsme dans la commune. La synagogue de la rue Malherbe est agrandie en 1984. La mosquée Othmane existe depuis 1996, mais dès le début des années 1980, les Sœurs franciscaines avaient prêté une salle à un groupe de pères de famille musulmans à proximité immédiate du quartier HLM des Buers pour servir de lieu de rencontre et accueillir les mariages.

 

Olivier Chatelan