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Une République à préserver... à quel prix ?

Délibération du Conseil municipal du 29 décembre 1918 pour le rétablissement des libertés publiques. AMV – Le Rize.

La République actuelle et ses principes fondamentaux puisent leurs racines dans la Révolution de 1789, mais dès l’origine la France des « Droits de l’Homme » trahit son idéal démocratique, ne serait-ce que si l’on considère les droits des femmes, alors mineures à vie, ou le suffrage censitaire qui excluait 90% de la population du droit de vote. La Terreur qui a suivi la Révolution, caractérisée par l’arbitraire et les exécutions de masse, a rapidement montré à quel point les régimes démocratiques devaient être en permanence vigilants sur les risques d’effondrement de leur système de l’intérieur.
Bataillant pour se maintenir dans la durée, le régime républicain a commis par la suite des atteintes récurrentes aux droits humains fondamentaux. La répression violente d’émeutes populaires en est un tragique exemple, comme lors de la Commune en 1871. Mais cela peut être aussi le vote de lois restrictives des libertés : par exemple en 1893 et 1894 les lois dites « scélérates » en vue d’éliminer, notamment par l’affaiblissement de la liberté de la presse, le mouvement anarchiste responsable de nombreux attentats dans les années précédentes (dont celui du Président Sadi Carnot à Lyon en 1894 par l’italien Caserio). Rappelons que le droit d’association n’a été reconnu qu’en 1901 alors qu’il figurait déjà dans les droits humains de 1789 et qu’il a fallu attendre 1981 pour qu’il soit étendu aux étrangers. Plus récemment, la proclamation de l’état d’urgence sous le prétexte de lutte contre le terrorisme a pu poser de semblables questions quant à la restriction des libertés fondamentales de l’individu.