République
Les philosophes des Lumières, au 18e siècle, ont beaucoup réfléchi à une question qui nous intéresse particulièrement en matière d’engagement : comment permettre aux Hommes (et aux femmes rajouterions-nous aujourd’hui) de vivre en société ? La fiction philosophique de l’état de nature et la notion politique de contrat social ont démontré que paradoxalement, ne pas être restreint par des lois opprime plus que le fait de s’obliger à suivre des règles. Pour ne pas se faire la guerre en permanence, il faut choisir de déléguer à une autorité légitime le droit de poser des limites qui garantissent à tous une liberté défendue et organisée par la loi. Mais pour que la loi soit reconnue et s’applique à tous, il faut également que les « Hommes » soient égaux dans la décision, que personne ne décide à la place d’un autre. Enfin, cela suppose de réfléchir non plus pour son intérêt propre mais pour le bien de tous : la « commune liberté » chère à Rousseau, nécessaire solidarité entre êtres humains.
C’est donc nourris de l’esprit des Lumières, face à une Monarchie despotique et au nom de ces principes fondamentaux pour une société démocratique que les Révolutionnaires entreprennent de s’émanciper de la tyrannie et d’acquérir le droit de s’organiser eux-mêmes, librement et collégialement. Les fondements philosophiques et politiques de notre République sont ainsi un engagement « universel et inaliénable » qui permet à chaque citoyen de s’engager lui-même pleinement dans les sphères publiques et privées, en lui garantissant des droits fondamentaux tels que la sûreté, la liberté familiale, le droit de réunion pacifique, le droit de vote, la propriété ou la résistance à l’oppression.