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La naissance d'une devise pour la République

Affiche pour le cent cinquantenaire de la Révolution Française, 1939. Archives municipales de Villeurbanne / Le Rize, 8Fi 140

des valeurs aux principes, de la Déclaration à la Constitution

Les députés de l’Assemblée nationale constituante de 1789, pour la plupart des bourgeois cultivés, sont inspirés par la philosophie politique des Lumières et c’est dans ce contexte historique que Robespierre, rousseauiste convaincu, préconise en décembre 1790 que les mots « Le Peuple Français » et « Liberté, Égalité, Fraternité » soient inscrits sur les uniformes des Gardes nationales et sur les drapeaux, mais son projet n’est pas adopté. « Liberté, Égalité, Fraternité » fait partie des nombreuses devises invoquées, aux côtés d’autres telles que : « La Nation, la Loi, le Roi » ou « Patrie, Liberté », « Force, Liberté, Paix » ou même « Vivre libre ou mourir ».

À partir de 1793, les Parisiens, rapidement imités par les habitants d’autres villes, peignent sur la façade de leur maison les mots suivants « Unité, indivisibilité de la République ; liberté, égalité, fraternité ou la mort ». Mais la formule, trop associée à la Terreur, est bientôt effacée et tombe en désuétude sous l’Empire.

Elle réapparaît lors de la Révolution de 1848, définie dans la Constitution comme un « principe de la République ».

Boudée par le Second Empire, elle finit par s’imposer sous la Troisième République, dès 1870 dans plusieurs textes officiels sur les nouvelles institutions, puis en force à partir de 1880 après la victoire des Républicains (le 14 juillet devient Fête nationale, « La Marseillaise » est restaurée comme chant national, la devise est réinscrite au fronton des édifices publics puis en tête des lois, sur les monnaies…) malgré quelques réticences y compris chez les partisans de la République ; la fraternité a pour certains une connotation religieuse et rebute à une époque de débats virulents sur la laïcité.

Régulièrement débattu, le triptyque républicain n’est pas néanmoins une idéologie absolue et même s’il est désormais intégré à la Constitution, il reste légitime de se demander si presque 150 ans de régime républicain en France ont façonné une société plus libre, plus égalitaire et plus fraternelle ?

 

Vues du montage de l'exposition

Liberté : photographie du montage de l'exposition Egalité : photographie du montage de l'exposition

 

Egalité : photographie du montage de l'exposition Fraternité : photographie du montage de l'exposition