Une nécessaire vigilance démocratique
« Adoptons-la comme « dogme fondamental de la politique » (ainsi qu’on le dira en 1848) ou comme signe distinctif du régime en place, en l’occurrence le régime républicain, et beaucoup seront alors tentés sinon de considérer [la devise] comme une formule creuse de rhétorique, du moins de dénoncer le décalage plus ou moins sensible existant entre l’idéal qu’elle laisse entrevoir et la réalité qu’elle laisse advenir »
Michel Borgetto, La devise « Liberté, Égalité, Fraternité »
De nombreux groupes idéologiques ont dénoncé, avec des motivations très diverses, les contradictions ou les errements du régime républicain. Si pour l’extrême-droite elle affaiblit la « Nation », la République n’a pas de légitimité historique pour les monarchistes, représente le régime des bourgeois ou du capitalisme pour l’extrême-gauche ou encore l’autoritarisme pour les anarchistes… La République est donc aussi une tentative permanente de pacification des relations entre des groupes aux convictions opposées, extrêmes ou non.
Aujourd’hui c’est à une échelle internationale que les alternatives à l’organisation républicaine ou les tentatives d’auto-gestion sont présentes : que ce soit les « printemps arabes », Occupy Wall Street, les Indignados de la Puerta del Sol à Madrid, Nuit debout… ils ont tous, en dépit de ce qui les distingue du point de vue culturel, idéologique et historique, révélé d’autres façons d’être ensemble, de penser la hiérarchie et la représentation et montré comment une communauté pouvait devenir « politique ».