Identités ouvrières

Maison Dognin en 1910, employés et ouvriers du magasin unis, ressuiyage, raccomodage, chenillage. Archives municipales de Villeurbanne / Le Rize, 19 Fi 406.

Au sein du monde du travail, l'identité ouvrière se constitue à partir du 18e siècle et connaît son apogée dans les années 1950. Elle a évolué : l'ouvrier très qualifié d'hier correspond à peu près au technicien d'aujourd'hui. Les formes du travail ouvrier ont toujours été diverses (travail rural, à domicile, dans des ateliers, en sous-traitance...) et le mot ouvrier lui-même peut signifier implicitement une branche (industrielle), un niveau de qualification ou un avancement dans la carrière (par opposition à " apprenti " ou " manoeuvre ").

Maison Dognin en 1910, employés et ouvriers du magasin unis, ressuiyage, raccomodage, chenillage. Archives municipales de Villeurbanne / Le Rize, 19 Fi 406. 

L'album photographique présenté ici et conservé dans les archives du Rize présente les 730 membres du personnel de la Maison Dognin et Cie en 1910. Cette entreprise de dentelle mécanique, alors située à proximité des Gratte-ciel, était mondialement connue au début du 20e siècle. L'album regroupe, par service ou atelier, les brodeuses, apprêteuses et teinturiers, tullistes " dentelle ou unis ", dévideuses, raccommodeuses et dessinateurs. Ici la main d'oeuvre est qualifiée et c'est le nom des métiers qui est mis en avant par l'album. Ces salariés se définissaient-ils comme des ouvriers ? Il est difficile de le dire.