Rythmer un temps laïcisé
À partir de la fin du XIXe siècle, Villeurbanne se dote de maires socialistes. Pour le pouvoir politique local, il s’agit de marquer les esprits en inventant de nouveaux rituels : rien de plus efficace que l’instrument de musique pour rythmer le temps, un temps qui n’est plus religieux mais laïc. Dans l’entre-deux-guerres, l’Harmonie de Villeurbanne est de toutes les inaugurations, commémorations, fêtes de la jeunesse… organisées par la municipalité. Devenue municipale l’Harmonie se produit sur tout le territoire, de la place Albert-Thomas à la place de Croix-Luizet. Et dans le nouveau centre des Gratte-ciel, ce n’est pas la cloche de l’église qui sonne mais celle du beffroi de l’hôtel de ville. Sans oublier l’orgue, instrument particulièrement connoté sur le plan religieux, qui est installé dans la salle des mariages.