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1 / Fermes et maisons en pisé

Plan cadastral de Villeurbanne, 1812

Il ne reste guère de traces du passé rural de Villeurbanne, simple village jusqu’à l’arrivée de l’aventure industrielle sur ses terres à partir de 1850. Les propriétés rurales ont le plus souvent été grignotées par l’urbanisation. Au gré des opportunités foncières, ces vastes espaces disponibles (maraîchers notamment) ont été ainsi tous démembrés en parcelles pour laisser la place à une usine, un lotissement ou des immeubles. Quand elles n’ont pas été tout simplement détruites, la plupart des anciennes fermes ont été réaménagées, leur taille imposante permettant souvent un découpage lucratif en plusieurs logements. En ouvrant l’œil, des indices tels que le nom d’une rue ou d’un lotissement, la forme d’une grande porte cochère ou le matériau de construction permettent de deviner la vocation initiale de ces bâtisses.

 

Construire en terre quand la pierre est trop chère

Le pisé est une technique de construction en terre crue comprimée à l'aide de coffrages en planches de bois appelées les banches. Elle est particulièrement présente en Dauphiné aux 18e et 19e siècles. À l’époque la pierre est un matériau coûteux car il n’existe pas de carrière à proximité, alors que la terre ne demande qu’à être ramassée sur place.

Après la construction de fondations en cailloux et mortier, la terre coulée dans les banches est battue avec un « pison » pour la rendre compacte, puis une fois séchée les banches sont enlevées, posées par-dessus pour monter le mur d’une hauteur supplémentaire, et ainsi de suite. Un toit en tuiles, des portes et fenêtres en bois, éventuellement un escalier de pierre, viendront compléter le tout.

Avec l’avènement de matériaux nouveaux et surtout la disparition des travaux communautaires (ce mode de construction exigeait la mobilisation d’une nombreuse main d’œuvre) le pisé est progressivement délaissé à partir du début du 20e siècle.