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Un habitat pavillonnaire :

Article de la Vie Lyonnaise, avril-mai 1959

Construire sa maison à tout prix, années 1950

Villeurbanne compte encore beaucoup de terrains disponibles après-guerre mais de façon morcelée. Les entreprises ne libéreront de grands tènements qu’avec la désindustrialisation qui débute dans les années 1960. En dehors des quartiers du Tonkin et de la Perralière, Villeurbanne ne subit pas la reconstruction à la mesure (ou plutôt à la démesure) d’autres périphéries lyonnaises comme le quartier de la Duchère, Vénissieux ou Vaulx-en-Velin.

La politique des grands ensembles est abandonnée en 1973. À cette même période Villeurbanne change de statut dans l’agglomération (notamment en raison de l’arrivée du métro en 1978). Cette centralité nouvelle attire les promoteurs qui investissent dans la construction de résidences moyennes. Le logement collectif, à plus ou moins grande échelle, restera donc la norme jusqu’à aujourd’hui en raison de sa rentabilité.

Mais la maison individuelle a déjà pris ses marques dans la morphologie de la ville et ce tournant de la dernière moitié du 20e siècle dans le développement urbain va en même temps entériner l’hétérogénéité du paysage villeurbannais. Cela d’autant plus que les lotissements existants ont souvent été construits par des propriétaires divers, avec des moyens modestes et que le bâti n’est pas toujours d’une grande qualité. Témoin d’un investissement affectif très fort, l’avenir de ce patrimoine « ordinaire » fait l’objet d’un débat toujours vif entre habitants et aménageurs.

 

L'autoconstruction et les Castors

À la suite à la Seconde guerre mondiale, les coopératives « Castors » font leur apparition simultanément dans plusieurs régions de France, reprenant le principe de la participation de tous à l’ensemble des réalisations du groupe, sans distinction d’appartenance des maisons, celles-ci étant même parfois tirées au sort à la fin des travaux. À Villeurbanne le mouvement a eu peu d’ampleur en raison du manque de terrains disponibles pour la construction individuelle, seulement 4 maisons « Castors » ont été identifiées à l’angle de la route de Genas et de la rue du Maréchal Foch, ainsi qu’un immeuble place de la Paix à Villeurbanne. Mais nombre d’autoconstructeurs, tel ce « Castor solitaire » ont également réalisé leur projet sans autre aide extérieure que celle de leur famille.  Le mouvement s’est un peu épuisé après les années 1950, il existe toujours mais s’oriente de plus en plus vers l’autoconstruction écologique, reflet des préoccupations actuelles des autoconstructeurs.